Castèth de Pau
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 Azilize – Haute-Trahison – Coupable – 12 Août 1461

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Klementein

Klementein


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Azilize – Haute-Trahison – Coupable – 12 Août 1461 Empty
MessageSujet: Azilize – Haute-Trahison – Coupable – 12 Août 1461   Azilize – Haute-Trahison – Coupable – 12 Août 1461 I_icon_minitimeMar 13 Aoû 2013 - 1:58


    Azilize – 12 Août 1461 – Coupable – Haute-Trahison

    Juge : Vyrgule
    Procureur de l’Accusation : Klementein
    Procureur du Réquisitoire : Klementein

    Témoins de l’accusation :
    Arrow Aphykit
    Arrow Tchetchenov

    Témoins de la défense :
    Arrow Binodu71
    Arrow Josiezig

    Coupable + Amende 10 écus + Prison 8 jours + Bannissement 75 jours + Retrait de tout titre héraldique
    Verdict rendu le 12 Août 1461



    Minutes du procès :

    Citation :
    Acte d’accusation :


      Nous, Klementein d'Andecy, Procureur du Béarn

      En ce jour du premier (01) Aoust mil-quatre-cent-soixante-et-un (1461), mettons en procès la dénommée Azilize. pour Haute-Trahison envers le Comté du Béarn.
      En effet, l'accusée s'est rendue coupable de Trahison, en aidant, en participant et en le clamant haut et fort en gargote, à l'entrée de l'armée Memento Mori dans la capitale Pau, à la prise du Casteth par cette même armée le lendemain de son entrée en ville soit le trois (3) Juillet mil-quatorze-cent-soixante-et-un, mais aussi à la prise de la mairie de Pau suite à l'élection de dona Josiezig, élection qui eut lieu le douze (12) Juillet de la même année. De part sa place de conseillère comtale, la Trahison est requalifiée, par le Coutumier, en Haute-Trahison.

      L'accusée a essayé de faire croire aux Conseillers et en gargote qu'elle avait détruit son armée suite à des attaques incessantes sur sa personne de la part du Coms Varden mais a du ensuite révéler qu'elle avait obéi aux ordres donnés par Namaycush de Salmo Salar, lorsque celui-ci a déclaré en place publique lui avoir ordonné de détruire son armée. Ordres en complète contradiction avec les directives du Coms Varden alors en place. Ordres qu'elle n'avait aucunement à suivre, n'étant en rien subordonnée au Capitaine de la Memento Mori. Ainsi, elle a laissé champ libre à cet homme pour rentrer en armée dans la capitale, dont elle était administratrice. Administratrice placée là par le Conseil Comtal suite à la démission du précédent maire, preuve de la confiance qui lui été faite par le Comte et les conseillers.
      Nous pouvons la citer, elle avait dit en gargote «  si j'ai détruit cette nuit mon armée, c'est parce qu'il y a des limites aux agressions continuelles dont je fait l'objet de la part de Varden. » ou encore « Et quand on est un peu intelligent, on ne méprise pas ceux qui vous aident comme l'ont fait Murlok et Varden, et bien d'autres au conseil... vis à vis de Memento. »
      Cette femme semble être plus reconnaissante envers un capitaine d'armée allié à priori, mais qui profite de cela pour prendre le château comtal et le ruiner, qu'envers le Conseil, dont elle faisait parti, élu par les Béarnais.

      En ce sens, pour avoir nuit à l'ordre public, à la sécurité du Comté et au critère du bon père de famille, piliers de notre Coutumier, en renversant le Conseil élu et en prenant de force une mairie Béarnaise, nous la mettons en procès pour Haute-Trahison.
      Faits aggravants, il faut noter qu'Azilize est une noble béarnaise, détenant les terres de Lescun, érigés en Comté depuis qu'elle a effectué deux mandats en tant que Comtesse du Béarn et la seigneurie de Mirepeix. Elle était donc quandruplement, en tant que conseillère comtale, administratrice de Pau, capitaine d'armée comtale et noble Béarnaise, soumise au Béarn et à sa protection.

      Voici les extraits de droit concernant notre affaire :
      * Coutumier du Béarn, en date du six Juin mil-quatre-cent-soixante-et-un
      « [...] En prononçant ses jugements, le juge énonce la Coutume en se basant sur le bon sens juridique et les trois principes inséparables et inébranlables de la Coutume :

      1) Le critère du bon père de famille : est permise toute action que pourrait commettre une personne sérieuse, raisonnable et soucieuse de ne causer aucun préjudice à autrui. Ce bon père de famille est une personne ordinaire, une personne de la place du marché qui agit en vertu du bon sens.

      2) L'universalité d'action : est punissable l'acte qui mettrait gravement en péril la vie en société si toute personne se l'autorisait.

      3) La Jurisprudence : l'ensemble des décisions antérieures doivent être prises en compte par le juge comme une source du droit garantissant une bonne justice. Si le juge venait à s'en écarter, il motiverait sa décision. [...]

      Révolte
      Il est interdit de se révolter, ou d'appeler à la révolte contre l'autorité comtale ou les autorités municipales, que se soit en prenant pour cible le château de Pau ou les municipalités.[...]

      • Lois

      1 - Toute personne se trouvant sur le territoire du Comté de Béarn doit respecter les lois, décrets et arrêtés comtaux et locaux. En cas d’infraction elle sera poursuivie par le Comté du Béarn .

      2 - Nul n'est censé ignorer la Loi [...]

      Trahison
      Constitue un acte de Trahison toute perturbation exercée à l'encontre des institutions béarnaises et visant sciemment à nuire au bon ordre, à la sécurité, ou à la tranquillité du comté ou de ses habitants.

      Haute-Trahison
      Constitue un acte de Haute-Trahison, tout acte relevant de la Trahison et commis par un ou des membres du conseil comtal, d'une mairie ou d'une quelconque Institution Béarnaise. [...] »


      Nous appellerons senher Tchetchenov et dona Aphykit comme témoins de l'accusation. Ils nous éclaireront sur les faits qui se sont déroulés au Casteth au sein du Conseil et lors de la prise de la mairie.

      L'accusée a la possibilité d'être représentée par un avocat Béarnais, seul autorisé à plaider en notre Cour de Justice. Nous lui laissons la parole.

    Citation :
    Première plaidoirie de la défense :


      *Première fois qu'elle allait au tribunal en tant qu'accusée, et après avoir discuter avec son Avocat elle laissa celui ci plaider... *

      Madame le Juge
      Nous démontrerons qu'aider Memento Mori à entrer dans Pau ne constitue pas un acte de Trahison, ni bien sûr de haute Trahison.
      Que la prise du château est imputable à Namaycush et à lui seul, à moins que vous vouliez rendre complice tout le conseil qui lui a laissé son agrément alors même qu'il défonçait les portes.
      Qu'enfin la prise de la mairie de Pau quand Josiezig y siégeait est sinon un mensonge, du moins une erreur.

      Commençons par ce dernier point: C'est la duchesse Gwenhwyvar qui a pris la ville, et non Azilize, quand Josiezig était bourgmestre. Azilize à pris la ville ensuite à la demande de la duchesse Gwenhwyvar qui ne pouvait la gérer. C'est donc bien l'intérêt général des Palois qui a été privilégié. Nous dénions à ce tribunal la possibilité d'user de ce point pour l'accusation.

      On reproche à ma cliente d'avoir laissé entrer Memento Mori dans les murs de Pau. On lui reproche d'avoir détruit son armée.
      Nous allons démontrer qu'il n y avait aucun choix. La ville était défendue par un maréchal, quelques miliciens et un soldat. Si vous trouvez cela insuffisant, incriminez le Prévot également, et le Capitaine qui avait laissé l'agrément à Memento Mori, lui permettant de disposer d'une force conséquente.

      Que ce soit la prise de la ville , l'entrée dans Pau de Memento Mori ou la prise par cette dernière du château, nous nions la Haute Trahison. Nous plaidons la relaxe pour le point un.
      Pour les points deux et trois, nous contestons la Haute Trahison, les seules nuisances contre le Béarn sont imputables aux soldats de Memento Mori, dont ma cliente ne fait pas partie, sa présence ici le prouve assez.
      Les dommages physiques ont été portés par d'autres armes, et les dommages matériels sont imputables au difficulté de gestion des personnes de l'armée Memento Mori ayant été placé au conseil en remplacement du conseil élu.

      Ma cliente a toujours le bien être du Béarn à coeur. La politique de Varden lui semblait mettre en danger le Béarn, ce en quoi elle avait raison puisque les événements ont montré que fâcher Namaycush au moment où il possédait la seule armée digne de ce nom était pour le moins dangereux. Vous pouvez préjuger de ses intentions contre Varden, nous aurions souhaité un procès politique qui nous a été refusé. Aussi vous n'aurez qu'à juger les faits, et ceux ci sont insuffisants pour incriminer de Haute Trahison Azilize.

    Citation :
    Réquisitoire de l’accusation :


      Bien.

      Par où commencer...

      Par le déroulement des faits, aidés des témoignages.

      La défense nous dit que l'accusée n'avait aucun choix. Pourtant, il est clair. Détruire ou non son armée. Rien qu'en l’énonçant ainsi, il y a le choix. Laisser son armée entière, c'était protéger la ville de Pau, capitale du Béarn tout de même. La détruire, c'était obéir à Namaycush qui lui commandait cette action et non le Comte régnant Varden. Comte qui lui avait demandé de retirer l'armée « Memento Mori » des armées autorisées par la ville de Pau, comme l'a précisé Dame Aphykit. Ce retrait aurait entraîné le combat entre les forces de défense paloise et l'armée si celle-ci avait essayer de rentrér dans la ville.
      L'accusée a préféré suivre un homme non élu et qui n'avait pas d'ordres à lui donner, surtout concernant les défenses comtales, du seul ressort du Comte et de l'Etat-Major Béarnais. D'ailleurs, rappelons les dires de messer Binodu « Ce n'est pas moi qui avait les clés de la ville, mais bien Azilize ». Donc quand elle détruisit son armée, elle savait qu'elle laissait le champ libre à la Memento Mori. Azilize « était en relation constante avec le capitaine Namay ». Ce témoin démontre clairement qu'Azilize a agit de la sorte en pleine connaissance de cause et des conséquences que cela engendrerait si elle laissait passer les portes de la ville à la Memento Mori.
      Comme nous l'a rappelé le témoin Tchetchenov, Azilize, au moment des faits, était en de nombreux points la personne principale pour la défense de Pau : de par son armée défendant les portes, sa place de conseillère comtale et celle de maire de Pau. Autant de facteurs qui permettaient de laisser passer ou non l'armée Memento Mori. Et en plus de cela, étant constamment en relation avec le Capitaine de cette armée, elle savait ce qu'il se tramait.
      Le choix qui s'offrait à elle était simple, et elle a simplement opté pour la destruction de son armée afin de laisser passer la Memento Mori dans la capitale béarnaise. Elle a laissé l'armée autorisée dans la ville, évitant ainsi que les Béarnais investis dans la Défense Civile depuis des mois pour défendre leur Comté, combattent et défendent leur capitale, agissant ainsi sciemment contre le Conseil légitimement élu.
      Quand un maire ouvre ses portes volontairement sans en référer au Conseil Comtal, quand un capitaine détruit son armée afin de laisser à un autre le contrôle de la ville, et du Château puisque nous parlons d'une capitale toujours sans en référer au Conseil Comtal, et allant contre les ordres même du Comte, je doute que le Prévost ou le Capitaine puisse être incriminés contre ces actes qu'ils ont découverts, comme tous les Béarnais, une fois accomplis...
      Nous sentons bien, dans les témoignages, que la conduite de l'accusée n'était plus la même. Pour sur, un acte de cet ordre ne peut se faire sur un coup de tête, et qu'on ne peut se conduire pareillement quand on sait que l'on va trahir son Comté et de donner le Château à un autre...

      Passons maintenant au deuxième chef d'accusation, à savoir la prise de la mairie de Pau, en date du douze (12) Juillet de cette année. Dame Josiezig, nous le savons, venait d'être élue maire de Pau. Elle nous dit elle-même avoir été délogée par Dame Gwenhwyvar, obéissant aux ordres de Namaycush, encore... La défense elle-même nous informe que cette Dame ne pouvait pas gérer la mairie et qu'elle a demandé à Azilize de la reprendre. La défense ose nous dire que cela était pour le bien des Palois. Azilize aurait laissé entrer l'armée de Namaycush, offert mairie et château sur un plateau et ensuite repris la mairie « pour le bien des Palois » ? Où est le bien des Palois quand on leur retire un maire qu'ils viennent à peine d'élire ? N'aurait-il pas plutôt fallu agir pour le bien des Palois en défendant la ville, plutôt qu'aider la Memento Mori a garder un pouvoir pris par la force ? Le bien des béarnais était de laisser le conseil élu demeurer au castèth et agir pour protéger le béarn au lieu de vendre le château à la Memento Mori. Par deux fois, des actes de prises par la force furent effectués par la Memento Mori, par deux fois Azilize y est intimement mêlée.
      Qui a agit pour le Béarn, quand le Conseil, en place depuis une semaine, ne put faire grand chose pour le Béarn, mise à part une réouverture des frontières et un réajustement au niveau des enquêtes de la Prévosté et la Procure... et que de l'autre côté, une conseillère comtale, dans le dos des élus, laisse la capitale ouverte contre les ordres du Comte ?
      Ce n'est donc pas une reprise de mairie organisée par le Conseil légitime. Et le Coutumier, en date du six (6) Juin dernier, est très clair à ce sujet...
      « Révolte
      Il est interdit de se révolter, ou d'appeler à la révolte contre l'autorité comtale ou les autorités municipales, que se soit en prenant pour cible le château de Pau ou les municipalités.

      Cependant, toute révolte approuvée par une majorité du Conseil Comtal élu est légitime. »
      Cette révolte ne pouvait donc être approuvée et est donc illégale.
      De plus, par connexions logiques, si Dame Gwenhwyvar prend la mairie suite aux ordres de Namaycush, et qu'Azilize obtempère quand elle lui demande de reprendre la mairie, nous pouvons nous demander si les ordres ne venaient pas à nouveau de Namaycush. Pourquoi ? Placer Azilize à la mairie de Pau lui donnait la certitude qu'elle lui laisserait l'autorisation d'être dans la ville, et quel meilleur moyen de prouver qu'Azilize était de mèche avec la Memento Mori, même si elle n'en faisait pas partie en tant que soldat à la date de la prise de la mairie. Nous savons qu'elle a rejoint la Memento Mori peu de temps avant la reprise du Château et qu'elle s'opposait donc au retour de la mairie aux Palois et du Casteth au conseil majoritairement élu.


      Nous rappelons les faits aggravants des titres de noblesse de l'accusée, donnés pour ses actions passées envers le Béarn et qui l'obligent à le protéger des attaques et vilenies diverses.

      Pour finir, nous pourrions demander à la Cour la peine capitale. Cependant, l'indulgence et la clémence qui nous composent font que nous ne la demanderons pas, en espérant que la culpabilité manifeste suffise et que la honte soit une plus grande peine encore.
      Cependant, nous demandons à la Cour un retrait de tous les titres de noblesse de l'accusée, une peine de prison de sept (7) jours, des excuses publiques au Comte légitimement élu et au peuple Béarnais en gargote, un bannissement du Comté pendant trois (3) mois et dix (10) écus d'amende pour frais de dossier.

    Citation :
    Dernière plaidoirie de la défense :


      Le réquisitoire l'avait stupéfaite... elle ne savait plus si elle était pas dans un rêve ou plutôt un cauchemar, ça n'était pas ça la justice en Béarn, c'était plutôt une injustice d'ailleurs... non elle allait se réveiller surement.... Le parti pris, la vengeance, la haine... tout y était. Soit elle avait fait une grosse sottise, mais tout de même....

      *Azi se tourna vers son avocat et discuta un moment avec lui avant qu'il ne fasse sa plaidoirie.*

      "]Non... oui.... oui.... non, pas ça ... mais ça plutôt.... ah beaucoup mieux... et si on disait ça plutôt que ça.... "[/b]

      *Les chuchotements entre Marmont et Azi durèrent un long moment. Puis elle se rassis droite et partie dans ses pensées...*

      *Marmont montra ses notes, écouté, biffa, ajouta, relut puis se leva pour prendre la parole.*

      "
      - Madame le Juge
      Nous avons démontré que l'ouverture des portes de Pau à la Memento Mori n'était pas une trahison, mais une conséquence logique des actions entreprises auparavant. Que le bien des Palois avait été pris en compte et préservé.
      La Procureur nous dit que l'accusée a préféré obéir a Namaycush plutot qu'au comte élu et son Etat Major. Or Namaycush était dans l'Etat Major me semble t il, et personne ne l'en avait exclu. Et en chef de la principale armée il était "de fait" chef de cet Etat Major. Qu'on le regrette ou pas, c'est bien un chef de l'etat major qui donne un ordre a un subordonné. Et c'est Namaycush qui désobéit à son supérieur, le Capitaine et le Comte du Béarn. Dans la chose militaire, la hierarchie n'est pas un vain mot, et les ordres suivent celle ci.
      Certes l'accusée a choisi de suivre un ordre et non un autre. Mais les menaces d'un Namaycush sont à prendre au sérieux, personne ici ne le contestera. Le Conseil a joué un jeu dangereux en attaquant sa principale force armée sans lui rogner les dents au préalable.

      La prise de la ville par Azilize est, on l'a vu, motivée par des considérations pratiques, au bénéfice des habitants qui auraient pu souffrir de l'absence de gestion de la ville.

      Nous rappelons l'étrange procédure suivie par ce Conseil pour juger l'affaire. D'une part le Juge qui doit rendre verdict (en son âme et conscience, mais seule, non assistée, non "tempérée") est elle même Juge et Parti puisque étant au nombre des plaignants évacués manu militari par un usurpateur.
      D'autre part que la Défense n'a eu connaissance d'aucune pièce du dossier, et qu'aucune preuve n'a été produite, tant on ne peut considérer comme preuve des témoignages reposant sur "Et si Azilize avait défendu, alors..." Il s'agit tout au plus de spéculations qu'on ne pourra jamais infirmer ou démontrer.

      Nous rappelons à la Juge sa jeunesse en notre province, comparée à l'ancienneté de l'accusée, qui a bien des fois assuré les mandats à elle confiés sans faillir. On peut critiquer la politique suivie, on ne peut lui reprocher d'avoir cherché à nuire à sa province. Cela doit être pris en compte et nous demandons la modération du verdict. Modération dont nous déplorons l'absence du côté de l'accusation. Il ne s'agit ni de récidive, ni de crime organisé.

      Enfin, la Procure demande une multitude de peines, dont certaines purement vexatoires.
      De toutes ces peines, nous ne retiendront que les excuses publiques. Et j'en donnerai la raison dans un instant.
      Quant aux autres, elle relèvent sinon de l'acharnement, du moins de la vengeance, bien peu en accord avec la Justice raisonnée. J'en veux pour preuve la ridicule perte de ses titres pour une accusée qui vit dans une province encore aujourd'hui Indépendante de la France, de sa Hérauderie vérolée, dont la marche héraldique est déserte depuis des lustres, sans parler du fait que ce tribunal n'est pas habilité pour traiter des dossiers héraldiques. Sans héraut, point de noblesse, Procureur, et vous n'êtes comtesse à mes yeux que par le respect que j'ai pour la noblesse. Car ici, c'est terre de non droit héraldique. Qu'on s'en félicite ou qu'on le déplore.


      Je vais abandonner l'argutie purement procédurière pour entrer dans ce domaine flou, hypnotisant, un peu fourre tout, qu'on appelle communément la Justice. La Justice est une création humaine inspirée par Deos pour que l'homme puisse vivre avec son prochain. Pour remplacer la Vengeance qui appelle elle-même d'autres vengeances. J'espère que ce tribunal saura s'en souvenir quand il rendra son verdict. Vous allez faire seule, dame Juge, le choix qui devra permettre de vivre mieux le futur béarnais. C'est une lourde responsabilité.

      La peine de bannissement nous semble totalement hors de propos alors que le Béarn est aujourd'hui sur la corde raide entre la poursuite de l'Indépendance et la soumission à la couronne de Paris. Elle sera un signe fort de l'orientation de ce conseil et ne fera certainement rien pour apaiser les rancunes.
      C'est bien pour apaiser les colères -justifiées ou non- que nous acceptons de formuler des excuses publiques pour avoir obéit à Namaycush au lieu de lui résister, pour avoir cédé à la colère et oublié le discernement.
      Nous espérons que le Tribunal cherchera lui aussi l'apaisement et la réconciliation dans une affaire où l'accusée n'a pas fait couler la moindre goutte de sang, rappelons le."

    Citation :
    La défense a appelé Binodu71 à la barre :


      Bino s'avança un peu plus en avant de la salle. Il avait déjà témoigné pour un procès, mais jamais devant autant de personnes dans la salle. Il était quelque peu impressionné mais il se devait d'être à la hauteur.

      Madame la procureur, madame la juge. Je suis Bino, ancien conseiller comtal, ancien sénéchal par intérim, ancien sergent chef de la garnison de Pau et ancien capitaine de l'armée Veni Vidi Vici. Vous l'aurez compris, je suis un ancien et également un ancien ami d'Azilize. Si je suis devant vous, c'est pour vous relater exactement les faits qui se sont déroulés ultérieurement à la prise du château. J'aimerai d'ailleurs vous parlez plus précisément du grief qui est retenu contre mon amie : "mais a du ensuite révéler qu'elle avait obéi aux ordres donnés par Namaycush de Salmo Salar, lorsque celui-ci a déclaré en place publique lui avoir ordonné de détruire son armée."

      J'étais présent avec mon armée dans les murs de Pau lors de la dissolution de la dite armée. Ce n'est pas moi qui avait les clés de la ville, mais bien Azilize, ici présente. Cette dernière était en relation constante avec le capitaine Namay, tout comme moi d'ailleurs, puisqu'il représentait la plus grande force de frappe disponible contre les royalistes. Azilize n'a pas, ce soir là, communiqué avec le capitaine de Memento Mori. Elle n'a pas répondu aux ordres qui était explicitement donné en gargote. Ce soir là, le sort était jeté depuis bien longtemps déjà et j'ai tout de suite compris en croisant le regard de mon amie qu'il allait se passer quelque chose. En effet, il y avait de l'agitation sous les tentes de la Memento, chaque soldat s'agitait et s'afférait à démanteler son bardas. Azilize, en tant qu'administratrice de la ville avait reçu des ordres on ne peut plus clairs : ne pas laisser entrer Memento Mori dans l'enceinte de Pau. J'ai compris que la vie de mon amie allait basculer.

      Mais revenons un peu en arrière, si vous me le permettez, madame la juge.

      Il se retourna en direction de Varden, présent dans la salle. Il s'arrêta quelques secondes sur ce personnage politique de la vie Béarnaise depuis longue date, puis revînt dans sa position initiale.

      Le com's Varden, et à l'heure actuel régent de notre bon comté, avait des relations plus que houleuse avec le capitaine Namay. Moi même ayant participé aux discussions entre la Memento et le Com's, il demeurait de nombreux désaccord profond, dont chaque partie se rejetait la responsabilité. Outre ces désaccord, Namay avait jurer de défendre Pau sous la seule condition que le conseil comtal en place se prononce avec pleins de ferveurs à la belle province de Navarre. De l'autre côté, nous avions un conseil qui avait à moitié confiance en Memento mais qui faisait tous les efforts du monde pour trouver un terrain d'entente entre les différentes parties prenantes alliées, via l'intermédiaire du Capitaine Murlok par exemple. Mais lorsque l'on connaît un minimum l'entité Memento, on sait très bien que cette compagnie ne communique pas, et qu'elle agit seule. Dès lors que Memento à la pleine confiance du pouvoir en place, Memento est fidèle, tout les protagonistes militaires connaissant un minimum cette compagnie vous le diront. Mais alors pourquoi Memento a retourné sa veste ? Tout simplement parce que cette entité à été bafoué par Varden et le conseil comtal en général. Cette entité, qui consistait la plus grande chance de victoire contre les royalistes a été humilié. Aucune confiance si ce n'est le don d'agrément à Memento. Le conseil ne pouvait pas faire autrement, où bien ils allaient tous perdre leurs place rapidement puisque ce ne sont pas les quelques clampins et amis Ours Béarnais qui allaient défendre le château. Ces mêmes personnes qu'on ne cesse de dévaloriser aux fils des mandats politiques.

      Mais madame la juge, qu'a voir Azilize dans cette histoire, me direz vous ?

      Rien. Elle n'a strictement rien à voir là dedans dona Vyrgule. Vous, qui faite partie du clan Varden, vous devez savoir, maintenant, que c'est l'incompétence de toute une famille politique et de tout un conseil qui est à l'origine de cette prise de château et donc de ce procès. Si vous aviez continuer votre ligne politique telle qu'elle était présentée dans votre programme, et si vous n'aviez pas dérivé, nous n'en serions pas là. Si le Com's avait mieux cerné la situation, nous n'en serions pas là. Si le conseil n'avait pas approuvé les actions du Com's, nous n'en serions pas là. Nous ne serions pas là à juger des personnes qui sont accusés à tord.

      Car oui, mon amie a détruit son armée et à laissé le passage libre à l'armée de Memento, tout comme moi d'ailleurs. Que vouliez vous qu'on fasse ? Qu'on se batte contre eux ? Que 8 Béarnais perdent la vie pour repousser des gens que vous considérez comme traître parce que vous n'avez pas sût gérer une situation ? Nous avons laissé le champ libre. Ce n'est pas une trahison, mais quelques vies humaines sauvées. L'entrée de Memento Mori dans les murs de Pau était inévitable tout comme l'était la chute du conseil comtal.

      Vous trouverez sans doute pleins de chefs d'inculpation contre Azilize, mais aucun de ceux là ne seront valables. C'est un procès politique, tout le Béarn en est conscient. Vous allez lui mettre une jolie fessée en lui disant : "ce n'est pas bien de laisser entrer une armée non grata dans les murs de Pau alors que le chef à dit non ! ", mais le problème est bien plus profond que ça. Vous, dona Vyrgule, n'allez pas avoir le courage, en tant que juge d'affronter la vérité, de rendre le verdict de ce procès uniquement par jurisprudence et de défaire devant ce tribunal toutes les autres personnes qui ont participé de près ou de loin à cette véritable magouille politique et diplomatique entre deux parties prenantes que sont Memento et le conseil Béarnais.

      Madame la procureur, vous devriez monter un dossier à propos de votre ami Varden pour haute incompétence. Aucune sanction juridique ne serait appliquées, puisque les erreurs et les incompétences sont humaines, mais ce dossier montrerait l'étendue ce cette mascarade.

      Madame la juge, vous avez le pouvoir, et vous allez l'utiliser. Le Béarn se défilera devant la vérité et la réalité, encore une fois...

      Il regarda Azi, puis se rassit sur sa chaise.

    Citation :
    La défense a appelé Josiezig à la barre :


      Madame le Juge,

      Je confirme que c'est la duchesse Gwenhwyvar qui a prit la ville, et non Azilize, quand jétais bourgmestre.

      J'ai essayé de contacté la duchesse qui m'a avoué obéir aux ordres de son chef.

      *Josiezig s'inclina et retourna à sa place*

    Citation :
    L’accusation a appelé Aphykit à la barre :


      * Elle avait écouté les débats, présente à ce procès, sans grande envie d'être. L'attente lui paraissait interminable, enfin l'appela à la barre. La traversée du tribunal, l'assistance était nombreuse, elle salua quelques têtes connues, un petit raclement de gorge et elle prit la parole. *


      Bonjour à tous. Je suis Aphykit, à l'époque mairesse d'Orthez et membre du conseil dans lequel j'étais CAC.
      Quelques jours avant les faits qui sont aujourd'hui abordés, le problème des armées autorisées avait été soulevé en raison de la présence dans l'enceinte de la ville de Pau de l'armée champenoise commandée par Gwehy, enfin.. euh Gwenhwyvar.

      * Elle marqua une petite pause, on n'avait pas idée d'avoir un nom pareil... Carrément imprononçable. Elle reprit. *

      Le comte avait pris soin de bien préciser que seules les armées béarnaises, c'est à dire celles commandées par Paddy, Azilize ou Binodu71 étaient autorisées à entre dans l'enceinte des villes.
      Sa Grandeur Azilize s'était alors excusée de l'autorisation accordée, prétextant le faible effectif et les dangers encourus par celle-ci à l'extérieur des murailles.
      Elle était donc au courant et bien consciente des directives... faisait amende honorable, rien ne nous permettait de mettre en doute sa bonne foi.

      Puis, arriva la nuit fatidique : la comtesse Azilize prit le parti de baisser son pavillon, d'ouvrir les portes de la cité à l'armée mercenaire Memento Mori et d'ainsi livrer le Château. Il est évident que de telles actions ne peuvent être le fruit du hasard et qu'il s'agit d'une volonté délibérée et d'une action coordonnée avec le Prince de Pontoise.
      Jamais l'armée Memento Mori n'aurait pris le risque d'entrer dans Pau, si elle n'avait eu la garantie qu'il n'y aurait aucun combat et que toutes les défenses étaient neutralisées par l'action du maire.

      Tant de choses auraient été possibles pour contrecarrer l'entrée en ville et la prise du château : embauches de soldats dans les armées en défenses, mobilisation des défenseurs civils en alerte depuis des semaines, retrait de l'agrément si le conseil avait été informé... il me semble que tout cela était prévu et calculé.


      * Elle salua tout le monde puis chercha une place, avisa qu'il en restait une libre près de Gilda et finit par aller s'asseoir à côté d'elle, malgré les relents et le gamin qui gesticulait.*

    Citation :
    L’accusation a appelé Tchetchenov à la barre :


      *Cling *...*Cling*...*Cling*...*Cling*...*Cling*...*Cling*...

      Vint au tour de Tchetchenov de se présenter à la barre en qualité de témoin.
      Appelé par la Procure pour témoigner en procès publique, il s'avança vers la barre des témoins traversant la salle du Tribunal où des yeux suivaient sa marche et où des chuchotements spéculaient sur les dires qu'il allait apportés ou sur sa haute taille impressionnante des Hommes des Lointaines Terres de l'Est.

      Installé à la barre, il se présenta à la foule avide d'un procès aux allures de spectacle et il salua les différentes parties en présence dans la salle du Tribunal.

      Peuple du Béarn,
      Madame la Juge,
      Madame la Procureure,
      Messire l'Avocat,

      Mes Respects.

      On m'appelle Tchetchenov.
      Je viens ici en qualité de témoin en espérant éclaircir les gens présents sur les zones troubles des événements qui ont amené Sa Grandeur Azilize de Mirepeix à la barre des accusés pour Haute-Trahison.

      Je ne le fais pas en étant dicté par un sentiment de rancune.
      Ma Haine est partie en même temps que la chute du Tyran Namaycush.

      Je le fais car je pense que c'est nécessaire.
      C'est nécessaire pour la Justice.
      C'est nécessaire car cela sort de l'ignorance le Peuple du Béarn en l'éclairant sur les événements.
      C'est nécessaire pour nos enfants et les générations futures, car de notre Histoire, de nos erreurs, de nos péchés, ils doivent en tirer des enseignements.
      C'est nécessaire pour l'Histoire car ce qui sera dit ici sera inscrit pour l’Éternité dans Ses pages et les Historiens des siècles futurs analyseront nos actes et nos décisions avec un œil neuf lors des temps nouveaux où régneront des idées nouvelles...

      Tchetchenov déplia une feuille de papier où étaient inscrits quelques notes.

      Mon témoignage sera jugé un peu long, voire même pourra être critiqué de dépasser le cadre des faits reprochés à l'accusée.
      Par avance, je présente mes excuses à cette Cour et au public présent pour sa longueur.


      Tout d'abord, je ne vais pas commencer à parler directement des faits qui sont reprochés à l'accusée.
      Pour que mon témoignage soit compris et complet, je vais parler de faits, de décisions, et des événements antérieurs à ce qui est reproché à l'accusée. Du moins, de telle façon que j'ai pu observer et que j'ai pu les vivre et les ressentir.
      J'essayerai d'être le plus objectif possible, mais les sentiments altéreront mon témoignage, bien que j'en ai conscience.

      Je commencerai donc par ma perception des événements qui m'ont conduit à me présenter sur une liste pour les dernières élections comtales. C'était la première fois en Béarn que les événements me poussent à sortir de ma réserve.

      Lors de la déclaration de l'indépendance du Béarn en début d'année 1461, je fus parti des gens les plus enthousiastes à cette déclaration. Les différents monarques de France, à part lors de leurs candidatures aux élections royales, n'ont jamais porté la moindre attention sur ce petit comté du sud qu'est le Béarn.
      Pas de visite royale. Que des exigences lors des levées de ban sans retour profitable, ni le moindre remerciement officiel et personnel. Nous avons eu des mutilés de guerre pour cette Couronne lointaine et ingrate. Je pense notamment à Dame Cooky d'Ascoli qui boite encore, et à Murlok qui est devenu borgne.
      Le dernier monarque, Eusaias, voulant imposer un régime absolutiste, notamment en voulant rattacher le contrôle de foi à la Couronne par sa nouvelle Eglise de France, avait posé un ultimatum à nos dirigeants. Nos dirigeants, dont a fait partie l'accusée, ont pris à cette époque la lourde responsabilité de se séparer de la Tyrannie de la Couronne de France en déclarant l'Indépendance. Rejoint par la Gascogne et l'Armagnac et Comminges, le Béarn et ses alliés, pour défendre leur indépendance face à cette Tyrannie, ont commencé de parler de la mise en place d'une nouvelle entité politique : la Navarre.

      L'enthousiasme des premiers jours s'est vite confrontée au pragmatisme de la réalité pour nos dirigeants : comment forger cette Navarre ? Avec quelles lois ? Qui la contrôlera ? Quels seront les garde-fous ?
      A ces questions, les différents peuples de cette Navarre attendirent beaucoup de réponses de leurs dirigeants. De plus, très vite, cette utopie s'est retrouvée confrontée aux changements possibles de gouvernements des différents comtés la constituant. C'est ainsi que la Gascogne a rejoint la Couronne de France, mettant déjà à mal cette entité politique.

      De plus, le Tyran Eusaias ne pouvait laisser bafouer son autorité sur les peuples du Sud.
      Une fois que l'Anjou fut écrasée, que la Bourgogne fut ruinée par une guerre intestine, le Tyran français à appeler le ban pour écraser les peuples du Sud et leur rébellion.
      C'est ainsi que Auch, capitale de l'Armagnac et Comminges, fut assiégée par les troupes royales françaises venues en masse, et qu'à Dax, dans une Gascogne redevenue française se trouvait l'armée d'Enzo Blackney, qui servait la Couronne de France et qui voulait se venger du déshonneur de sa sœur lors d'un précédent procès en Béarn.

      Fort heureusement pour la Navarre, des alliés sont venus en renfort : les armées croisées qui partaient en croisade face à celui qui appelèrent l'Anti-Roi, les Espagnols qui ont été des solides alliés du Béarn, et l'armée mercenaire Memento Mori dont le chef de guerre controversé Namaycush avait perdu au second tour les élections royales.
      Malgré ces renforts providentiels, le Béarn était dans une situation précaire : sans véritable ost béarnais, sans aucune tentative de recrutement durant les semaines et les mois avant l'arrivée des troupes françaises, le Béarn fut rapidement et entièrement dépendant des armées étrangères présentes sur son sol.
      Si certaines se sont révélées au fil du temps des alliées loyales, d'autres eurent des ambitions personnelles durant ce conflit.

      Déjà, des événements m'avait bien perturbé : aucune consultation publique, ni communication publique auprès des citoyens béarnais durant les gouvernances d'Azilize et de Prisca sur ce qu'allait être la Navarre.
      On ne savait rien. On ne nous disait rien.
      Le peuple du Béarn commençait à se demander en gargote et dans les tavernes dans quelle aventure il avait été entraîné de plus en plus malgré lui.
      De plus, la gestion de la guerre semblait à mes yeux très contestable : à un moment, on avait – quand même – 6 armées derrière les murailles de Pau. On peut dire que la capitale béarnaise était bien protégée...Sauf que les troupes royales étaient en masse à Auch où l'Armagnac suppliait le Béarn d'envoyer des renforts et qu' Enzo Blackney était aussi à la tête d'une armée à Dax.
      Les Orthéziens, qui constituent à mes yeux l'une des communautés les plus soudées, avaient constitué une Défense Civile des plus conséquentes, prête à se battre les armes à la main pour défendre leur Liberté : les « Tocqueys y Gauses ». Ce n'était pas 2 pelés et 1 tondu : c'étaient bels et bien plusieurs lances entières de volontaires dévoués !
      Malgré nos supplications, face à la menace de l'armée d'Enzo, aucune armée à bannière étoilée à 5 étoiles n'est venu intégrer ces lances pour intimider voire repousser la menace sur le front gascon.
      Les Orthéziens se sont sentis abandonnés pour le Conseil Comtal.

      Il y a eu pire même.
      Du temps du mandat de Prisca, lors d'un passage à Orthez de l'armée mercenaire Memento Mori qui allait partir en guerre à Mimizan, un de ses membres, future Conseillère Comtale de la liste BAC, Alorine d'Anclair, était venue en Taverne pour se moquer des gens d'Orthez, traitant de lâches et de couards ceux qui travaillaient laborieusement le jour pour leur fournir armes, or et nourriture et qui défendaient vaillamment chaque nuit avec la peur au ventre de se retrouver seuls à se battre face à l' armée ennemie.
      Ces faits ont été reportés au Conseil Comtal de l'époque. Il n'y eut ni condamnation, ni indignation d'un tel comportement et de tels propos.
      Comment alors ne pas douter de ce gouvernement et de tels soi-disant alliés ?

      Bien sûr, si on rajoute le cafouillage sur l'annexion de Bayonne, l'arrivée très mal accueillie des croisés de Lady_Eden, l'attaque ratée de Memento Mori sur Mimizan où les soldats béarnais furent inutilement sacrifiés sur des forces ennemies mal évaluées, l'absence et la confusion du Conseil Comtal BAC de cette époque dans sa communication...
      Tout cela ne m'encourageait guère à leur renouveler ma confiance pour un quatrième mandat.
      Alors lorsque le Comte Varden d'Arézac est venu me chercher pour constituer une liste électorale, j'ai pris sur moi le choix de dire oui, de sortir de ma réserve habituelle lors de ses périodes électorales.

      Le score des élections fut sans appel : 7 Conseillers élus pour RUMBA, 1 pour EUX, liste de Troudebal qui se retrouva ainsi au Conseil Comtal, 4 Conseillers pour BAC qui fut menée par Azilize en personne et où on retrouvait Alorine en position éligible...

      On m'avait prévenu qu'un Conseil Comtal était quelque chose de terrible.
      Naïvement – c'était mon premier Conseil Comtal – j'avais quand même pensé que nous étions entre gens civilisés, que plusieurs d'entre nous avaient déjà travaillé ensemble dans la concorde lorsque j'étais Maire et les autres au Conseil Comtal, que nous allions être considérés une force de proposition crédible...
      Il n'en fut rien.

      Dès le premier jour, on contestait au Parti RUMBA la victoire électorale, nous accusant d'avoir spolié des voix et des places d'élus en soutenant la liste de Troudebal...
      Ce qui était évidement ridicule : aucun électeur de la liste EUX, liste clairement affichée comme liste anti-BAC, n'aurait voté pour BAC. Au contraire : cette liste a plutôt aspiré des voix prévus pour RUMBA...
      Mais bon, vous imaginez déjà l'ambiance...

      Quand, plus sérieusement, le Conseil Comtal a fait l'inventaire des 6 derniers mois de l'hégémonie BAC depuis la déclaration d'indépendance, beaucoup de choses archivées et qui ont été dissimulées nous ont semblé incroyables.

      Concernant la Navarre, seuls quelques membres BAC triés sur le volet avaient le droit de travailler sur le projet dans un lieu secret du nouveau château (fofo2). Les précédents opposants politiques et conseillers élus de la liste « Miracles » étaient d'office écartés des débats !

      Ensuite vint la découverte du projet en lui-même. Je vous en fais un portrait succinct, à peine caricatural :
      Prenez l'ensemble des textes de lois et des institutions du Royaume de France
      Effacez « Royaume de France » et mettez à la place « Navarre »
      Mettez « Prince de Navarre » à la place de « Roy de France »
      Ajoutez les rajouts et les modifications successives pour que les gens comprennent bien que « Prince de Navarre » = « Prince de Pontoise »
      Ajoutez ici et là une ligne suggérant clairement que le Béarn est le principal Comté de la Navarre, que les autres comtés sont ses vassaux.
      Vous aurez alors une vision tout à fait hypocrite de la « Navarre, symbole des libertés de d'indépendance des peuples libres du Sud »...
      Bien sûr, ce fut un texte qui fut préparé sans concertation de l'Armagnac et Comminges...
      Bon, je ne parle même pas de la non-consultation auprès du peuple béarnais, cela va sans dire...
      Mais en gros, on nous prévoyait cela. Chose qui me fut confirmé par d'anciens élus BAC en Taverne à Pau.

      Investiguant plus loin dans les archives des 6 derniers mois, l'influence sur les précédents Conseils Comtaux du Prince de Pontoise apparaissait de plus en plus au grand jour aux yeux du nouveau Conseil Comtal. Les élus des précédents Conseils Comtaux, y compris la Comtesse, n'étaient informés en rien des actions militaires de l'armée du Prince de Pontoise !
      En rien !
      Mais vraiment rien !
      Que ce soit la prise de Bayonne ou l'attaque de Mimizan, le Conseil Comtal était toujours mis devant le fait établi, ne pouvant que le soutenir en public pour garder une façade illusoire d'Autorité.
      En fait, bien avant les événements du 02 au 03 juillet 1461, bien avant les élections comtales de fin juin 1461, le Béarn était déjà sous domination Memento Mori.

      D'un coup, dès le départ, l'élection de RUMBA, tel un chien arrivant dans un jeu de quilles, mettant fin d'office à ce projet de Navarre sous cette forme, commençant à réclamer des comptes au chef d'armée Namaycush sur ses futures actions militaires, réfléchissant à la reprise en main du Pouvoir Politique sur le Pouvoir Militaire...Ce Conseil Comtal posait un problème pour certains ambitieux.

      Ce qui a précipité sa chute fut l'événement tant attendu : la mort du Tyran français Eusaias.
      « Le Roy est mort : vive le Roy », telle est la maxime habituelle qui fait débuter les élections royales avec son lot d'intrigues et de compromissions.
      Eusaias mort, la principale raison d'existence de la Navarre est remise en cause.
      Donc la principale raison de poursuivre la Guerre également.
      Donc la principale raison de maintenir la présence de l'armée mercenaire Memento Mori sur le sol béarnais aussi.
      Seule la poursuite d'une Guerre à Outrance pouvait maintenir le Prince au pouvoir.
      Suite à sa déclaration publique où il proposait un défi particulièrement salace à la Reyne consort Gnia, candidate aux élections royales, il s'assurait la rancune de cette dernière et la poursuite de la guerre si elle avait été élue. Pour cela, il fallait contrôler les votes béarnais pour influencer sur les élections royales, chose que seul le Comte en titre est capable de faire In Gratibus. Alors que le Conseil Comtal allait annoncer le choix de bloquer les votes pour affirmer le caractère indépendant du Béarn, d'autres en avaient déjà jugé autrement. Et on arrive alors sur les événements qui mettent en cause la responsabilité de l'accusée.

      Donc, nous y voilà.
      En ces deux jours du 02 et du 03 juillet 1461. Ces jours qui vont transformer à jamais le Béarn.

      L'accusée était Maire de Pau. Elle était aussi chef de l'armée « La Belle Félonne », titre ironiquement prémonitoire, armée qui gardait le statut quo de la ville sous son contrôle. Elle était aussi élue Conseillère Comtale et donc elle avait un accès direct avec les responsables de la sécurité du Béarn.
      Donc elle était trois fois responsable de la sécurité de la ville et du château.
      En tant que Maire, elle avait le pouvoir In Gratibus d'améliorer les défenses de la capitale, comme elle avait le pouvoir de les neutraliser totalement. En tant qu 'élue comtale, il était de son Devoir de rendre-compte au Conseil Comtal de la menace.

      Chef d'une armée agrémentée à 5 étoiles, chef de la milice paloise, principale chef des forces de défense citoyenne paloise...
      Si le Conseil Comtal a bien eu un péché, fait une erreur, c'était celui de la confiance. C'est vrai.

      D'ailleurs, ce procès est le le procès de la Confiance.
      « La Confiance ne se donne pas. Elle se gagne ! » dit le vieux proverbe issue de la sagesse populaire.
      Azilize d'Herbauge, maintes fois élue Maire de Lourdes, maintes fois élue Conseillère Comtale, maintes fois élue Comtesse du Béarn...
      N'était-elle pas déjà légitimement digne de confiance pour lui laisser de telles responsabilités ?

      De cette nuit-là donc, l'accusée a avoué publiquement avoir subi des pressions venant du chef d'armée Namaycush.
      Déjà, elle avoue qu'elle savait.
      Elle savait les intentions du Tyran et les conséquences qui en découlent.

      Qui que l'on soit au fond de soi, puissant ou misérable, nous sommes tous jugés sur nos actes.
      On naît.
      On vit.
      Et on meurt.
      Il n'y a pas de recommencement.
      On ne peut pas y avoir de seconde chance pour réparer les erreurs qu'on a commises la première fois.
      Pas dans cette vie en tout cas...
      Comme je le disais : on fait ses propres choix et on doit vivre avec eux.
      Et au final, on devient ses choix...

      Qu'a fait Azilize comme choix ?

      A-t-elle fait le choix de dire « non » au Tyran ?
      A-t-elle fait le choix de bloquer l'accès à l'armée devenue ennemie du Béarn ?
      A-t-elle fait le choix de risquer sa vie pour le Béarn qu'elle prétend défendre à corps et à cris ?
      A-t-elle fait le choix de mobiliser les forces de défense citoyennes, militaires et la milice ?
      A-t-elle fait le choix de prévenir le Conseil Comtal légitime des intentions du Tyran Namaycush ?

      Avec une annulation d'agrément pour Memento Mori si le Conseil Comtal était prévenu à temps, avec quelques hommes d'armes intégrés dans son armée, avec une milice complète et avec des citoyens volontaires appelés à la rescousse pour former des lances, elle avait le choix et les moyens de « non ».

      Elle a fait le choix de se soumettre en disant « oui ».
      Elle a fait le choix de laisser passer l'Ennemi sans combattre et livrer le château à l'Ennemi.
      Elle a fait le choix de crier « Je veux vivre ! » et de laisser mourir la Liberté en Béarn pour trois semaines.
      Elle a fait le choix de ne rien faire pour défendre alors qu'elle avait tous les pouvoirs possibles, aussi bien civils que militaires.
      Elle a fait le choix - et c'est le pire - de cacher ses choix au Conseil Comtal annulant ainsi toute possibilité de blocage au Tyran. Du statut de lâche, elle passe au statut de conspiratrice.

      Dans les derniers jours de la Guerre contre le Tyran Namaycush, les derniers jours et les derniers nuits qui ont forcé ce dernier à fuir, au nom de l'Amitié qui avait existé entre nous, je suis allé vers elle, l’exhortant à mettre fin à sa folie, à se rendre.
      Elle a refusé.
      Elle m'a avoué avoir fait le choix de bloquer l'accès de la capitale aux armées libératrices en tant que Maire de Pau, prête à sacrifier des Béarnais contre d'autres Béarnais au nom d'une Tyrannie.
      Ensuite, quand la Mairie fut prise par les révoltés béarnais, elle a fait le choix de rejoindre les rangs de l'Ennemi dans son armée (annonce d'emploi In Gratibus).
      Si on la considère comme une victime, elle est uniquement celle de ses propres choix.

      En tant que chef d'armée du Béarn, elle a fait preuve de lâcheté.
      Elle ne mérite plus la confiance de mener des gens au combat.
      Qui suivrait un lâche quand le moment critique est face à lui ?

      En tant que leader politique, elle a fait preuve de complot et de conspiration contre le Conseil légitime, contre le vote des scrutins, contre le choix des Béarnais.
      Elle ne mérite plus la confiance des électeurs pour une telle félonie.
      Qui voudrait voir participer à des élections un conspirateur s'il a en tête de renverser le gouvernement élu dès qu'il perd à nouveau ?

      Pour ma part, je ne pourrai plus lui faire confiance en lui redonnant de tels Pouvoirs.
      Je ne pourrai pas lui confier la sécurité de ma famille, la vie de ma femme, celles de mes enfants.

      Cette Azilize d'Herbauge a goûté au calice du Pouvoir trop longtemps.
      Le Pouvoir est corrupteur par définition, quelque soit la Force d’Âme de son possesseur.
      Elle a eu accès au Pouvoir Absolu par la trop grande confiance en elle du Conseil Comtal et du Peuple Béarnais.
      Elle a été corrompu absolument.

      Mon Amie Azilize, je ne la reconnais plus en cette créature.
      Oui, je l'appelle encore Amie...car, à la base, éthymologiquement...Un Traitre, c'est un Ami...Sinon, ce ne serait qu'un Ennemi quelconque.

      Maintenant, que devons-nous faire ?
      Devons-nous l'abattre comme un chien enragé ?
      Devons-nous la sevrer de ce Mal qui la ronge ? Si oui, comment la guérir ?

      A ceux qui pensent que seule la Peine de Mort peut nous protéger ou nous satisfaire, à ceux-là à qui Azilize a fait du tort, je leur dis que ce n'est point la Justice.
      Si donc l'on veut maintenir la Peine de mort, qu'on nous épargne au moins l'hypocrisie d'une justification par l'exemple.
      Appelons par son nom cette peine à qui l'on refuse toute publicité.
      Cette intimidation qui ne s'exerce pas sur les honnêtes gens tant qu'ils le sont, qui fascine ceux qui ont cessé de l'être et qui dégrade ou dérègle ceux qui y prêtent la main.
      Elle est une peine, certainement, un épouvantable supplice, physique et moral.
      Mais elle n'offre aucun exemple certain, sinon démoralisant.
      Elle sanctionne mais elle ne prévient rien, quand elle ne suscite pas l'instinct de meurtre.
      Elle est comme si elle n'était pas, sauf pour celui qui la subit, dans son âme, pendant des mois ou des années, dans son corps, pendant l'heure désespérée et violente où on le coupe en deux ou on le pend, sans supprimer sa vie.
      Appelons-la par son nom qui, à défaut d'autre noblesse, lui rendra celle de la Vérité, et reconnaissons-la pour ce qu'elle est essentiellement : une Vengeance.

      Alors, que doit faire un Ami devant une telle situation ?
      Que faire face à une Amitié qui se fracasse, qui ne survit pas à des conditions exogènes de l'Amitié ?
      Ces derniers jours de guerre à Pau en sont un exemple cardinal d'un Amitié fracassée de deux Amis de trois ans dont l'Amitié n'a pas survécu à un différent politique.

      Je me rappelle du 23 Juillet 1461, la veille de la Révolte à Pau.
      J'étais seul dans la Taverne Municipale en tête à tête avec Azilize.
      On était à quelques heures de la reprise de la Mairie par les Résistants Béarnais et à quelques jours de la fuite du Tyran Namaycush.
      Je savais que j'avais gagné : les évaluations militaires plaçaient nos forces en position favorables.
      Azilize savait qu'elle avait perdu.
      Pourtant, je gardais en moi une véritable bienveillance pour Azilize. C'est quand même étrange.
      Quelques jours auparavant, je criai encore au sang. Mais là, à ce moment-là, il y avait quelque chose de l'ordre d'une nostalgie dans cette Amitié rompue.

      Moi, philosophiquement, ça m'a toujours posé problème : l'idée même que l'Amitié puisse se rompre. Empiriquement, on fait tous cette expérience. Mais théoriquement, comment on le justifie ?

      Je vais juste faire un point de comparaison très simple.
      Un Amour qui s'arrête, ça ne surprend personne. C'est une expérience banale. Elle a beau être désagréable, c'est une expérience qui se comprend, qui se justifie théoriquement.
      Mais il ne va pas de même de l'Amitié.
      Et je crois que la raison est que l'Amour est une sorte de fil qui se rompt, alors que l'Amitié est un lien que l'on doit détisser...Et quand on le détisse, on a l'impression qu'il n'a jamais existé...
      Comme si une Amitié rompue contamine rétroactivement tout ce qu'elle a été.

      Mais une Amitié qui se fracasse pour des idées politiques se fracasse-t-elle vraiment ?
      Dans une Amitié politique, quel est le rapport entre l'utilité et le désintéressement ?

      Azilize et moi sommes désormais brouillés.
      Je tiens à lui dire - et à vous dire aussi à tous – une chose.

      Une brouille, ce n'est rien.
      Juste une façon de continuer à vivre ensemble dans le seul monde qui nous est donné.
      En somme, l'Amitié demeure par-delà les ruptures empiriques...Du moins, pour ceux qui veulent restés Humains jusqu'à la fin.

      Ayant fini son témoignage, Tchetchenov prit la direction de la sortie en silence.

      *Cling *...*Cling*...*Cling*...*Cling*...*Cling*...*Cling*...

    Citation :
    Verdict de la cour :


      *Un greffier sorti une trompette et extrait un son innommable de l'instrument.*

      -Twipititwiiiiii !
      -LA COUR ! *beugla-t-il.*

      *Vyrgule revint dans la salle avec un mal de crâne phénoménal.*
      -Gaspard, vraiment...vous n'auriez pas dû arrêter la pelote.
      Vous étiez tellement doué.

      *En deux sauts de robe (de magistrate), elle était de retour à sa place et entendait que chacun fasse de même.*

      Gentes dames et gentils seigneurs, vils gueux et sales traîtres, on y retourne !

      *Procès d'Azilize suite et fin, car il faut bien que ça s'arrête un jour et que la justice passe sur les terres béarnaises, souillées par la trahison, le mensonge et la rancune.
      Pendant que chacun retournait là où il doit se trouver, Vyrgule assembla ses petites notes et s'éclaircit la voix.*

      -Avant de lire le verdict, je vais répondre aux moyens soulevés par la défense.
      La défense a évoqué à deux reprises le fait que la juge-moi- était juge et partie pour avoir fait partie du Conseil renversé.
      Contrairement à ce qu'argue la défense, je ne suis nullement plaignante à ce procès puisque je n'ai déposé aucune plainte contre la prévenue et je ne suis pas non plus sa victime puisque son action n'a jamais eu pour but de me causer un préjudice personnel.
      Si j'ai bien été impactée par les faits commis par Azilize, c'est le cas de tous les béarnais du fait même de l'importance de ces faits.
      Elle n'est pas irresponsable pour autant et j'ai toute ma compétence pour la juger.

      Si la défense le regrette, eh bien...il fallait y penser avant.
      La justice a joué carte sur table. J'étais juge de ce Comté avant la prise du château, le Comte n'a pas mis le plus virulent ou le plus sanguinaire à la place de Juge pour que la prévenue déguste. Le meilleur moyen de ne pas se faire juger par moi, c'est encore de ne pas se trouver en situation d'être jugé. CQFD.

      L'autre moyen qui était ma jeunesse par rapport à l'ancienneté d'Azilize. La Cour renvoie la défense aux arguments juridiques. Le respect dû aux ainés n'existe pas en Béarn, la preuve en est le dégueulis de la prévenue sur la tablier de Mémé Gilda.
      Quant au fait que la prévenue n'ait pas eu accès à son dossier, la Cour rappelle à l'avocat que s'il peut se la ramener c'est grâce à la mansuétude du Juge et que l'application stricte des règles de ce Comté interdit à la prévenue ou son avocat de consulter son dossier.
      Le Juge applique les textes que les politiques ont mis en place.
      Le fait que l'action d'Azilize lui tombe doublement dessus n'est pas le fait de la justice, seulement le sien.

      *Puis, après un silence qui en disait long...*

      -Et maintenant, le verdict !
      Twiipititwiiiii !
      -....Gaspaaaard ! Lâchez moi cette trompette ! Hum.

      Considérant les faits reprochés et les conséquences que ceux-ci ont eu pour le Béarn.
      Considérant les éléments rapportés par l'accusation qui font de la prévenue le moyen qui a permis à ces conséquences de se produire.
      Considérant que ces éléments sont confirmés par les témoins de l'accusation.
      Considérant que les témoins de la défense n'ont pas nié l'implication de la prévenue mais l'ont expliquée par des moyens différents, dont Messire Binodu71 qui nous explique dans la même intervention que la prévenue n'y est pour rien et ensuite qu'elle n'avait pas le choix.

      Considérant que la défense invoque la volonté de la prévenue d'agir "pour le bien du Béarn" et "pour le bien des palois" sans nullement étayer en quoi son action leur fût bénéfique.
      Considérant que par deux fois, la prévenue s'est retrouvée associée au renversement de l'autorité légitimement élu et qu'a aucun moment la défense n'a évoqué vouloir rendre le pouvoir ainsi capturé.
      Considérant que la défense dit qu'en obéissant à Namaycush, la prévenue a obéit à un membre de l'état major, la défense avoue qu'Azilize a obéi a Namaycush, qui n'a jamais été membre de l'état major et qui même s'il l'avait été aurait été subordonné au Comte qui est l'autorité suprême de notre Comté conformément au Coutumier.

      Considérant que la défense se contredit elle-même car en invoquant la responsabilité de Memento Mori, puis du Comte Varden pour nier le rôle d'Azilize et demander sa relaxe, la défense dit accepter d'être condamnée à des excuses publiques.

      Considérant que si le Béarn a financé à la prévenue une armée, ce n'est pas pour que celle-ci la détruise pour sauver sa propre vie à la première menace, tout en expliquant qu'elle donnerait sa vie pour le Béarn.
      Considérant que la défense semble reconnaître qu'une petite bourde a été commise et nie que du sang béarnais a été versé.
      Considérant qu'une Comtesse ne peut prendre les armes contre des béarnais puis crier qu'on lui veut du mal sans raison.

      Considérant donc que les faits de Haute trahison sont caractérisés.

      Nous, Vyrgule, Juge du Béarn par la volonté du Très Haut et du Comte Varden d'Arezac -qui ne sont pas la même personne- vous reconnaissons, Azilize, coupable des faits reprochés.

      Considérant que la jurisprudence de ces derniers mois et notamment celle rendue par le Juge Siegfried, sous le dernier mandat d'Azilize a été d'une très grande sévérité pour des infractions bien moins graves.
      Considérant que quoiqu'il arrive, la prévenue n'y verra là qu'une action pleine de méchanceté et non la main de la Justice qui lui renverra dans la figure les conséquences de ses erreurs.

      Considérant que la noblesse se mérite et que la prévenue s'en est montrée indigne.
      Considérant qu'en l'absence d'hérauderie indépendante, il appartient au Comte, Suzerain de ce Comté de trancher les litiges nobiliaires.

      En conséquence, nous vous condamnons à la déchéance de tous vos titres. Une requête en ce sens sera présentée au Comte. Saisie sera fait de vos terres et de vos biens qui viendront réparer le préjudice de votre action sur le trésor comtal.
      Nous vous condamnons également à 8 jours de prison pour prendre le temps de réfléchir à la notion de choix, brillamment défendue par votre ami Binodu.
      Enfin, au terme de votre emprisonnement, vous serez bannie du Béarn pour 75 jours, histoire que vous alliez voir ailleurs si la Navarre y est.

      Ah, et les dix écus de frais de dossier.

      Nous vous épargnons les excuses publiques, doutant de votre capacité à regretter sincèrement vos actes et considérant que seul le Très Haut peut juger votre âme.

      Ainsi il sera.
      Ce verdict sera présenté au Comte pour approbation des condamnations héraldiques et de bannissement.
      Rendu ce jour, lundi 12 août 1461 à Pau, Comté du Béarn.

      LA SÉANCE EST LEVÉE !
      *Pan ! Coup de marteau. Twipitwiiiitwiiii ! *

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Azilize – Haute-Trahison – Coupable – 12 Août 1461
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