[RP] Une mère inquiète

Souhaictant profiter de quelques instants d'un répit ensoleillé en cette délicieuse journée d'été, c'est à pied que la comtesse de Nijmegen se rendict en le tout nouvel hospital de Pau. Elle y fict son entrée simplement, sans le faste qui accompagnoit ses apparitions protocolaires. C'est que meshui, c'est pour une affaire privée qu'elle estoit là.

Drapée dans sa houppelande bleu ciel, une main machinalement déposée sur le léger arrondi de son ventre, elle fouilla le hall d'entrée du regard à la recherche d'une asme qui vive. N'apercevant personne, elle fict encor quelque pas dans la semi-pénombre.

Bonjour, il y a quelqu'un?

Sa voix se bouscula sur les murs pour luy renvoyer l'écho du silence. Prunelles légèrement déquiétées, moue dubitative, la comtesse resta plantée là quelques moments indécis à fixer une porte, quelques toises devant elle.

Falloit-il aller plus loin ou revenir une autre foys?

Voila déjà quelques jours que le jeune homme avait été embauché pour garder le bâtiment hospitalier. Pas médecin pour un sous qu’il était, et pourtant pourquoi ne pas le devenir un jour ! Non, son caractère était bien trop impétueux, d’ici peut il pourrait s’engager dans l’armée, et y devenir un soldat exemplaire. Un de ceux dont tous prenait exemple. Mais d’ici la, il ferait ses armes en s’occupant de l’hôpital comme on lui en avait fait la demande.

Petit, certes, mais costaud qu’il aurait pu dire, et d’ailleurs, il le disait bien souvent à ceux qui osait lui faire face. Même les plus costaud, qui bien souvent se révélait être de bien piètre combattant, préférant souvent l’intimidation au combat en lui-même. Ce qui était bien plus sage que de combattre après réflexion.

Il faisait le tour des couloirs, des salles, afin que tout se déroule bien. Accueillir ne faisait point partie de ses attributions, du moins le pensait il. Mais qu’elles étaient donc ses véritables fonctions en cet établissement ?
A vrai dire, il ne le savait pas lui-même. Et puis à par marcher d’ici, de la, rien de rien à faire. Il se serait bien arrêté afin de pouvoir parler a quelqu’un, mais peut de gens en l’endroit à vrai dire. Peut savait que l’hôpital était ouvert, et les médecins étaient eux également peut enclin à venir en l’endroit.
Mais bientôt, ils auraient du travail, plein de travail, trop de travail, qu’il ne saurait ou donner de la tête.

Une voix, tout d’un coup il avait entendu une voix :

Bonjour, il y a quelqu'un?

Se précipiter en sa direction.
Lui parler, enfin il allait parler à quelqu’un.
Et puis il avait courut pour arriver devant elle quelques peut essouffler.
On ne faisait pas attendre une dame.
Oui, mais que lui dire !
Et bien déjà répondre à sa question, il verrait bien par la suite.

Madame, bonjour.
Enchanté de vous rencontrer en ce bel endroit
Quelqu’un dite vous !
Et bien oui, je suis la, que puis je pour vous madame ?

Oui, voila, pas besoin de grand discourt. Pourtant il restait intimidé devant la dame qui semblait plutôt aisé au vu de sa vêture, de sa démarche. Il attendrait donc d’entendre le beau son de sa voix avant de reprendre la parole. Les dames avant tout, paraissait il que cela était galant dans le monde d’en haut, heu de la haute société quoi…

Garath était venu voir ce qu'était l'hôpital Comtal et comptait bien lui offrir ses services en sa qualité de médecin. Soudain il aperçut Arielle à l'entrée avec un jeune qui apparement gardait l'entrée du lieu. Apparemment sa mine n'était pas de toute première fraicheur. Il s'approcha d'elle et du jeunot pour voir ce qui se passait.

Bonjour à vous deux. Arielle? Je ne te savais pas médecin .. à moins qu'a voir ta mine tu viendrais plutôt pour consulter.

Les échos se muèrent en présence lorsqu'un damoiseau trapu surgit devant la comtesse, ce qui la fict légèrement sursauter. La première frayeur passée, elle nota le regard intimidé du garçon et luy rendict un sourire amène. Elle alloit répondre lorsqu'une voix fort familière résonna non loin d'elle.

Tournant la teste, elle avisa Garath, à qui elle fict une moue légèrement contrariée. Comment ça, "rien qu'à voir ta mine, tu viens consulter"? Alors il luy trouvoit un air maladif?

Bonjour, Garath. Je n'avois guère conscience d'offrir un spectacle désolant... Sa voix allioit amusement et sécheresse. Pourtant, je me sens bien, merci de... de t'inquiéter pour moy.

Sourire moqueur.

Elle tourna à nouveau son attention vers le jeune homme qui attendoit là dans un silence malaisé.

Bien le bonjour, mon jeune messire. Je suis céans afin de m'enquérir de la possibilité d'obtenir quelque assistance d'un médicastre en prévision de mon enfantement à venir. Ce disant, elle caressoit machinalement son ventre arrondi. Le dernier s'étant mal passé, je...

Que rajouter? Elle n'alloit tout de mesme pas s'épancher en plein hall d'entrée, devant un de ses collègues et ce jeune inconnu. Son corps, ses angoisses estoient privées, intimes.

Le jeune homme attendait mal à l’aise. Pourtant il avait noté la nouvel venu d’un homme auprès d’eux, que la dame semblait connaître. Une de ses connaissances, un de ses amis peut être.
Celui-ci lui parlât alors à l’intention de tous :

Bonjour à vous deux. Arielle? Je ne te savais pas médecin .. à moins qu'a voir ta mine tu viendrais plutôt pour consulter.

Certes lui-même n’était pas médecin et il se trouvait bel et bien la. Pas plus malade que ça pour autant. Visité aurait pu être le motif de la venue de la dame !
Mais bon, la seule à savoir restait celle-ci.
Quoi que, elle lui avait répondu l’air assez amusé, lui assurant qu’elle allait pour le mieux.
Lui, le garath comme elle avait dit, il semblait l’avoir déjà aperçu plusieurs fois dans les couloirs. Il devait être assez familier des lieux, médecin sans doute !
Il se maudissait de ne pas s’être fait présenter à ceux qui travaillait en l’endroit, comment pouvait il surveiller le bâtiment au mieux si il ne savait pas qui faire entré !
Mais l’homme ne ressemblait pas à un vulgaire gueux, pas comme lui, se devait être un médecin, sinon il ne l’aurait pas vu autant de fois.
Puis la dame s’était adressée à lui. Oui a lui alors qu’il y avait la un homme de haute condition qui lui parlait.
Voila que le jeune homme redressait ses épaules fièrement, tout en l’écoutant. Messire, jeune messire, qu’elle avait dit. Ouhaaaaa
Voila que le rouge lui montait aux joue qu’on lui parle ainsi.

Bien le bonjour, mon jeune messire. Je suis céans afin de m'enquérir de la possibilité d'obtenir quelque assistance d'un médicastre en prévision de mon enfantement à venir.
Le dernier s'étant mal passé, je...

Voila qu’il allait falloir lui répondre, il n’allait pas rester les bras croiser, et la langue pendante sans mot dire devant elle tout de même :

Madame, faut pas vous inquiétez.
Je vais vous trouver un médecin pour vous examiner de suite.

Heu, le seul problème c’est qu’il n’en connaissait pas.
Ne savait pas plus ou les trouvé.
Quoi que si, il en avait un sous la main, autant s’en servir, surtout que la dame semblait le connaître.

Bah messire le Garath, voila que vous avez une nouvelle patiente.
Je vous présente madame, le médecin le plus proche, et qui me semble libre de son temps pour vous porter assistance.

Fière qu’il était et encore plus pasque cette fois ci, il avait trouvé une solution à un problème.
En même temps, il allait vraiment falloir qu’il se rencarde sur les gens qui travaillaient ici.
Pasque comme ça, qu’on lui demanderait et il irait chercher au plus vite.
Pas comme la qu’il avait l’air d’un imbécile, déjà qu’il n’était pas bien grand…

Garath regarda le jeune gorille avec un sourire évocateur. Oui il était bien médecin, c'était dans ses compétences bien que cela ne se vit pas sur sa figure. Il se retourna alors vers Arielle

Un spectacle désolant? Non surement pas , une petite mine certes mais ça arrive, la maladie ne choisit pas forcément sa cible. Enfin en supposant que tu es malade bien sur. Toujours est il que je suis médecin comme l'a si bien dit notre jeune ami. Si tu veux une consultation , je serais heureux de pouvoir t'aider.

Une moue gonfla délicieusement la lèvre inférieure de la comtesse. Alors comme ça, elle avoit une petite mine? Pourtant, son époux luy disoit chaque matin à quel point il la trouvoit rayonnante... Doulce menterie conjugale ou espièglerie amicale?

Médicastre, mon cher Garath? Cachottier! Tu as donc de tels secrets dans ta poche?

Elle détailla le Commissaire au Commerce quelques secondes discrètes, se mandant, vaguement contrariée, si elle avoit vraiment envie de confier ses tracas intimes à un collègue qu'elle costoyoit tous les jours au Conseil.

Je... Je pourrois certes te mander une première consultation...

Toujours indécise, elle se tourna à nouveau vers le garçon. Il sembloit fort jeune, bien timide mais serviable. Elle luy sourit à nouveau.

Je vous remercie, mon jeune messire. Puys-je vous mander vostre nom?

Rien de simple, jamais, et puis la simplicité c’était pour les gens simple qu’on lui avait dit un jour. Voila sans doute pourquoi il aimait tant à se la compliqué sa vie. Mais, un soupir de soulagement il eut, quand il entendit le messire Garath dire qu’il était bien médecin à la dame. Voila qui devait lui en boucher un coin qu’il sache une chose qu’elle ne savait pas d’un homme qu’elle semblait connaître. Bien sur, ça avait été plus du pif qu’autre chose, mais ça, il se garderait bien de lui dire à la dame.
L’étonnement passé elle s’était de nouveau tourné vers lui :

Je vous remercie, mon jeune messire. Puys-je vous mander vostre nom?

Jeune messire, voila, rien de moins pour l’impressionner lui-même. Qu’il en avait faillit se retourner pour voir s’il y avait pas eut quelqu’un derrière lui. Faut dire que c’était la deuxième fois qu’elle l’appelait ainsi. Pour sur que ça le dérangeait pas, mais il avait pas l’habitude. Ça l’intriguait, mais oui, ça lui donnait aussi de l’assurance devant la dame.

Mais de rien madame.
Mon nom, vous désirez vraiment connaître mon nom !
Pasque d’habitude on m’appel le ch’tio, ou l’gamin, ça suffit au gens d’habitude.
Mais, vous, c’est pas pareil vous me traiter pas comme un gosse.
Ça fait plaisir vous savez pas comment.
Heu sinon…

C’est t’y pas qu’il commençait à rougir le gamin. Comment oser dire son nom !
Bah c’est qu’il n’en avait pas en fait, le donner c’était d’autant plus dur.
Pouvait toujours lui donné son prénom, pis y rajouter un truc derrière, comme ça elle serait contente la dame.

Bah heu…
Je m’appelle Adhémar de l’hôpital.
Mais vous pouvez m’appeler Adhémar hein, c’est plus simple, ça vas plus vite, et pis je saurais que vous parlez de moi.

Voila donc qu’il lui avait donné son nom, enfin son nom si on voulait, et son prénom. Ouah, la vie c’était comme ça, tu donne, et tu reçois. Quoi que des fois tu reçois pas ce que tu voudrais mais bon, c’est comme ça, c’est la vie, et pour un gamin du peuple bah t’a pas trop le choix. Mais la, c’était du tout bon qu’on lui donnait, l’avait vraiment pas l’habitude. Mais qu’est ce que ça faisait rudement du plaisir…

Cachottier? Pourtant il ne pensait pas l'avoir caché outre mesure .. Enfin bon il est vrai qu'il n'en faisait pas étalage non plus. Un sourire amusé éclaira son visage. Après tout il était toujours bien d'avoir quelques cordes de plus a son arc quelques peu cachées et à sortir le moment voulu. Arielle acceptait son aide, il en fut plus que ravi.

Eh bien , il est vrai que je n'en ai pas encore fait étalage en Béarn , mais je suis bien médicastre ma chère Arielle. Un bon médicastre d'ailleurs selon les derniers échos que j'en ai eu de mes derniers patients, tout du moins assez bon pour que les miens reconnaissent mon art.

Garath se retourna alors vers Adhémar en lui faisant un clin d'oeil et en lui glissant un pièce dans la main

Pour te remercier d'avoir pris soin de la Dame et de la porte de l'Hôpital, tu peux retourner a tes offices maintenant tu m'a l'air grandement compétent

Garath regarda alors Arielle, lui souriant toujours

Eh bien je pense que nous pouvons rentrer à présent nous allons voir ce qui te tracasse afin d'y apporter solution, si tu veux bien me suivre ma chère

Messire Adhémar... de l'Hospital. Joli nom. Sourire mutin. Il luy plaisoit, ce drole. Merci encor et la bonne journée à vous.

Salut gracieux d'un mouvement de teste, tandis que Garath rangeoit sa bourse sonnante d'écus après en avoir libéré un dans la paume juvénile. Elle se promit de revenir saluer le garçon de temps à autre.

Revenant au Commissaire au Commerce, la comtesse songea qu'après tout, elle avoit fiance en luy. S'il se déclaroit en pleine maistrise de sa science, elle vouloit bien le croire.

Je te suis, mon cher.

Une pièce, une bien jolie en plus, une qu’on aurait cru sorti de la fabrication tellement qu’elle brillait. Voila qu’il l’a lui avait donné à lui. Un clin d’œil ! Voila que ça devenait louche, qu’est ce qu’il lui voulait ?
Heureusement qu’il lui parlât sinon sur qu’il aurait couru pour ne jamais remettre les pieds dans cet endroit. Pour sur que oui, ça faisait pas un pli.

Pour te remercier d'avoir pris soin de la Dame et de la porte de l'Hôpital, tu peux retourner a tes offices maintenant tu m'a l'air grandement compétent.

Voila ce qu’il avait dit le messire de Garath.
Par chez lui, ce genre de comportement ça voulait dire bien d’autre chose.
Ils n’étaient vraiment pas du même monde, oh que non.
Sinon, pour ce genre de chose, il lui aurait refilé une bonne tape dans l’épaule à le faire valdinguer dix mètres plus loin. C’est comme ça qu’ils faisaient d’habitude les grands costauds avec lui.
Certain se serait rebiffer pour sur, mais par chez lui, c’était une marque d’affection, d’acceptation. Et fallait être accepté si tu voulais pas manger des rats et dormir sous un pont.
La, ce soir c’est un festin qu’il allait pouvoir manger. Qu’ils allaient tous pouvoir manger, fallait bien qu’il partage avec les autres. C’est que d’habitude c’est pas lui qui rapportait grand-chose. Mais ce soir, ce serait la fête.
Ça devait ce voir sur son visage sa joie. Surement un grand sourire de gosse. Du rouge partout sur la trogne. Peut être même qu’il sautillait sur place, mais ça l’en était pas plus sur que du reste. Il y avait pas de miroir dans l’entré, et pour le coup, c’était bien dommage.
Le cout de la pièce, il aurait sans doute eu moins peur si ça avait été la dame qui lui avait fait. Il aurait sans doute pas couru, même si elle avait rien dit. Pasque venant d’une dame pareil, vrai que ça l’aurait pas déranger un instant.
En plus elle lui avait sourit en lui disant qu’il avait un joli nom. C’est que s’il avait pas été déjà rouge écarlate il le serait devenu d’un coup. La pivoine qu’ils auraient dit après les gens qui l’aurait vu. Et puis la bonne journée qu’elle avait rajouté, pour sur qu’elle l’était, belle et heureuse cette journée.
Mais bon c’était pas tout ça, l’allait falloir qu’il parle sinon ils allaient penser qu’il avait avalé sa langue. Pis avec un médecin dans le coin il aurait bien été lui chercher avec des appareils de torture. Non, fallait absolument qu’il dise un truc. N’importe quoi, mais un truc.

Messire le Garath, merci, merci beaucoup, c’trop gentil, mais ça se refuse pas.

Puis regardant aussi bien la dame que le médecin. Juste que ça devait le faire loucher à certain moment.

Merci à vous, oui.
Et la bonne journée de même.

C’est pas que mais, à part ça, il avait pas su quoi dire de plus. Alors il les avait regardés partir vers le long couloir. Partir plus loin, la ou il était pas lui. Pis il les reverrait sur de sur quand ils sortiraient, une belle révérence pour la dame. Un au revoir pour le médecin. Il allait falloir qu’il s’entraine à faire la révérence. C’est qu’il en avait déjà vue des gens faire, mais il avait jamais eut l’occasion de faire. Bon, bah il avait que ça à faire de toute façon, parcourir l’hôpital, et faire la révérence au mieux pour s’entrainer tout au long du chemin…

Invité

Te voilà enfin le feu-follet ! J'avois cru devoir faire tout l'hospital pour te trouver. Au moins un sacré bon bout de temps que je te cherche pour t'expliquer un peu les plantes et leurs usages

( https://chateau-pau.forumactif.com/office-des-apothicaires-f219/le-jardin-de-l-herboristerie-t2173.htm )

Leconteur avait enfin trouvé le jeune garçon qu'il recherchait désespérement depuis une bonne heure. Ce marmot était un prodige de la course de vitesse et les couloirs de l'hospital étaient devenus son territoire. Tantot là, tantot ici. Et jamais là où on espérait le trouver, mais toujours présent quelque part dans cet édifice.
L'herboriste se dit qu'Adhémar était peut être l'âme de ce lieu, finalement. Il donnait de la vie à ce lieu austère et ça, c'était vraiment une offrande de la main de Dieu!

Min Garçoun, viens donc, je vais te conter l'usage des plantes. T'es dégourdi comme gamin, t'a l'air d'avoir ta tête bien sur les épaules. Tu devrais bin retenir l'important. Connaitre les plantes et s'en servir, ça aide même quand on ne devient pas médecin !

A chaque mal existe sa plante pour le soigner. Même pour les maladies qui te rongent la tête dans les pires tourments.

Viens donc, l'hospital est calme, aucun malade n'est venu depuis lustres ici-bas. On a tout nostre temps pour discutailler et manger un bout de lard assis sous la tonnelle. Et puis, tu m'aideras à faire la première cueillette et la mise en sèche des plantes.

Invité

Leconteur se fendit alors d'un très large sourire en voyant la mine dépité d'Adhémar.

Mais non point, min Garçoun. Je te fais tourner bourrique.
En te quiérant, j'ai enstendu de loin la discussion avec Dame Arielle. N'a t'elle point mentionné qu'elle cherchait remède en vue d'un enfantement à venir, qu'elle voyait difficile ?

Viens donc avec moi à l'herboristerie, nous y prendrons de l'Aristoloche en feuilles séchées, c'est exactement ce qu'il lui faut ! Sais tu qu'Aristoloche veut dire mot à mot excellent accouchement ? Aristos en grec c'est excellent et lochein c'est accouchement !

Voyant qu'Adhémar le regardait comme si il était un sarrasin, Leconteur comprit qu'il s'était encore emporté dans un discours d'érudit.

Bon, revenons à nos moustons. Tu lui apporteras un paquet de feuilles, en lui précisant de prendre une seule infusion par jour et de préférence le midi, après un repas léger. Pas plus de 5 feuilles à chaque infusion.

Vite, hastons nous d'aller quérir cela !

A peine la dame et le médecin Garath était sur le point de partir, qu’un autre déboula dont savait pas trop ou comme un fantôme sur la soupe. Il l’avait déjà vu dans l’hôpital pour sur, il avait mis tellement de terre dans les couloirs que nombre d’infirmière lui avait crié dessus.
C’était pas le genre discret, le gars, mais l’avait pas l’air méchant pour autant.
M’enfin, c’est pas pasqu’on en avait pas l’air qu’on l’était pas. Il en avait connu certain il leur avait donné le bon dieu sans confessions. C’était t’y pas qu’il s’était fait rouler à chaque fois. Des escrocs il y en avait de tous les acabits.
Mais ce lui la paraissait bien plus honnête, m’enfin, c’était une sortes de médecin.
Sa pouvait pas être malhonnête un médecin ?
Et voila qu’il s’adressait à lui, pourquoi donc qu’il l’avait pris comme victime ? Bah il comprendrait sans doute un jour, mais l’a, c’était pas le cas.

Te voilà enfin le feu-follet ! J'avois cru devoir faire tout l'hospital pour te trouver. Au moins un sacré bon bout de temps que je te cherche pour t'expliquer un peu les plantes et leurs usages

Viens donc, l'hospital est calme, aucun malade n'est venu depuis lustres ici-bas. On a tout nostre temps pour discutailler et manger un bout de lard assis sous la tonnelle. Et puis, tu m'aideras à faire la première cueillette et la mise en sèche des plantes.

Il voulait parler de plantes !
Pourquoi t’y qu’il voulait parler de plante ?
Non, ça l’intéressait pas un instant ce genre de truc.
Quoi que, il allait quand même le suivre, manger un bout de lard ça faisait du grand bien au ventre ça. Pis pas grave au pire, les parole sur les plantes du messire ça lui ferais pas de mal.
Quand il lui avoua par la suite avoir voulu le faire tourner bourrique cela l’avait soulager, quoi que la, il perdait vraiment l’occasion de manger un bout de gras, c’était par bien dommage.

Messire, vous voulez vraiment que je lui donne des feuilles à la dame ?
Ça va lui faire bizarre quand elle va me voir arriver de votre part avec ça.
Sinon donc je lui dis 5 infusions avec une feuille par jour.
Non, heu, 1 infusion mais pas plus de 5 feuilles.
Juste pour savoir, mais on doit y mettre du mouton aussi ?
Oui, ça seras sans doute meilleur si elle y met du mouton pour sur.

Il le suivait donc, se posant toujours un tas de question, mais du coup il pourrais pas s'entrainer à faire la révérence.
Mais qu’est que des feuilles et du mouton dans de l’eau allait bien pouvoir faire pour aider la dame qui allait bientôt mettre bas ? C’est qu’il avait déjà vu le phénomène. Dans une ferme il avait vue naitre quelque veau et mouton. Ça devait pas être bien différent d’avec la dame. Quoi que elle, elle était bien belle comparé aux vache qu’il avait vue mettre bas…

Invité

Leconteur s'était peut-être trompé sur les capacités de l'enfant.
Leconteur se dit en lui-même "pour plus de sécurité, j'irai voir Dame de Siorac au Castell pour lui confirmer les prescriptions".

Va donc lui donner ça, garnement, et dis lui bien 1 fois par jour et pas plus de 5 feuilles dans sa tasse. Avec une pointe de miel si elle veut, mais rien d'autre.

Encore un esprit fantasque, ce petit, et prêt à tout mélanger. En arriver même à penser que la médecine et la cuisine sont un seul et même art. Mettre du mouton dans un remède ! On aura vraiment tout vu.

Quoique à la réflexion, il n'avait peut être pas tort, le gosse. Le gras, ça tapisse les parois et ça permettrait de distiller plus longuement l'effet bénéfique de l'Aristoloche... A essayer quand même, rien que pour en être sûr...

Bon, les nonces approchent à grand pas. File vite donner ces remèdes à la Dame et reviens me voir à l'herborsterie. Ton idée de mouton me plait bien et m'a mis de grand appétit. Allons ripailler en une auberge du coin, je t'invite gamin !

Pas que les études l’intéressait pas, mais l’aventure, voila qui le passionnait. Un jour il serait un grand aventurier. Pour sur que maintenant tout ce que lui enseignerais Leconteur serait un bénéfice sans égal. Et puis ça lui permettrait de pas être seul dans l’hôpital en plus. De casser la graine, pasque quand il était seul il avait rien à se mettre sous la dent. Il marchait, marchait, pour oublier qu’il pouvait bien avoir faim.
Bon pour le coup, là s’il avait été seul, plutôt que de marcher, il aurait fait des révérences, et des révérences afin de pouvoir mieux se présenté devant la dame.
Mais bon, fallait lui donner des feuilles, et fissa fissa. Donc voila qu’il avait couru derrière la dame et le doc de Garath. Mais il était parti bien trop tard et savait pas trop ou ils étaient partie. Il les trouvait nulle part dans les couloirs.
Pis les salles, bah c’est que si ils étaient en train de faire un bébé, fallait peut être mieux qu’il rentre pas à l’improviste. On lui avait dit un jour de pas rentrer quand un homme et femme venait de rentrer dans une salle. Et quand ils disait ce genre de chose fallait mieux l’écouter, c’est qu’il voulait pas se prendre une rosser pour si peux.
Bon, il allait quand même pas crier pour les trouver, c’était un lieu de plénitude ici, avec des gens qui dormais et se reposait, enfin qui essayait en tout cas.
Chercher, chercher encore et encore.
Et puis enfin entrapercevoir une personne qui disparu derrière une porte.
Bon, bah il y avait plus qu’à attendre.
Attendre que la dame se décide à sortir d’avec le médecin, et qu’il en finisse avec le bébé, pour lui remettre les feuilles qui l’aiderait.
S’asseoir par terre, patienter, et pas s’endormir, surtout pas s’endormir.
Pis après il irait ripailler dans une auberge, une auberge, le luxe absolue.
Bon, il allait pas falloir qu’ils prennent leur temps pour faire le bébé, c’est qu’il avait faim…