De l'herboristerie ou de l'utilisation des plantes en médecine

Invité

[HRP : Je me permets un petit préambule HRP pour préciser que la pratique de la médecine, de la pharmacologie et de l'herboristerie sont réglementées par des législations très particulières. Les informations qui suivent sont à prendre dans un contexte purement RP ; certaines plantes peuvent se révéler être dangereuses pour la santé.]

Leconteur entra dans la salle, les bras chargés de deux lourds paniers recouverts d'un torchon. Il déposa son fardeau sur la table qui se trouvait au centre de la pièce.

Bonjour à toutes et à tous. Merci gentes Dames et Damoiseaux de votre présence pour ce cours sur les plantes et la manière de les préparer, l'herboristerie.

Les plantes ! Elles nous entourent, nous en utilisons dans notre quotidien, mais les connaissons nous vraiment ?

L'histoire des plantes se confond avec l'histoire des hommes. Relisez le Livre des Vertus et vous en aurez la confirmation. Depuis le début l'homme a un lien privilégié avec les plantes. Et de tout temps, l'homme a essayé de percer leur secret.

Nos illustres ancêtres des civilisations passées les ont beaucoup étudiées et grâce à eux nos connaissances dans le domaine n'ont jamais été aussi importantes.
Rendons également grâce à tous les monastères qui perpétuent le besoin d'études des plantes et conservent la connaissance sur ces dernières.

Mais entamons le vif du sujet !

LES PLANTES !

Selon Kirios de Constantinople, les plantes se classent en 6 grandes catégories :
• Les plantes alimentaires du potager,
• Les plantes du verger,
• Les plantes utilitaires,
• Les ornementales,
• Les simples, utilisées pour la médecine,
• Et les herbes dites magiques ou interdites, qu'elles soient toxiques ou maléfiques.

Chacune de ces catégories possèdent moult subdivisions qui seront abordées au fur et à mesure de l'avancement de cette conférence.

Donc commençons par les alimentaires. Je vois dans le regard étonné d'une ou deux personnes de l'auditoire que vous vous dites : "mais pourquoi nous parler de plantes alimentaires dans un cours sur l'herboristerie et la médecine ?". La réponse est très simple ! Une bonne alimentation permet souvent d'éviter la maladie. De plus certaines plantes comestibles sont bien connues pour leurs vertus médicinales. Prenez l'exemple de l'ail ! A la fois, comestible, condiment et médicinale.

Leconteur laissa un temps de silence avant de continuer son discours.

Donc, pour les plantes potagères, commençons par les plus communes, celles que l'on mange soirs et matin, en potages ou en potées. D'où, leur nom : les potherbes !

A ces mots, il découvrit ses paniers. Une multitude de plantes apparut aux yeux de l'auditoire.

Avant de les énumérer une par une, leurs principales actions : Elles sont principalement diurétiques et laxatives. Une bonne potée et les problèmes gastriques de ceux qui abusent de la viande en seront résolus.
Sauf pour une de ces potherbes, car il faut toujours qu'il y ait une exception dans chaque famille.
Donc, parmi les potherbes dites laxatives et diurétiques, nous retrouvons des salades comme la laitue (Lactuca, en latin), la roquette (Eruca Alba), le cresson (Nasturtium) et la chicorée (Intuba). Nous retrouvons également la moutarde (Sinapa), la bette (Beta) et sa petite sœur la betterave, l'arroche (Adripia) et toute la famille des épinards, la blette (Blida) que l'on ne doit pas confondre avec la bette.
Et parlons du dernier, la fameuse exception, le chou ou Caulo en latin. Le chou qui malheureusement, nous le savons tous, produit l'effet inverse des autres protherbes puisqu'il entraine fermentation en notre estomac et force flatulences ! Mais il a d'autres avantages que nous allons développer un peu plus tard.

Toutes ses plantes sont mentionnées dans le Capitulare de villis vel curtis imperii, cette ordonnance impériale émise par le grand Carlus Magnus, Charles le Grand ou Charlemagne comme nous le dénommons de nos jours.

Tout en extrayant la plante idoine, Leconteur continua son cours.

Passons en revue les salades :

• La laitue : Sa principale vertu est d'améliorer la digestion, sauf quand la liqueur laiteuse s'est formée dans la laitue, au moment de la monte de cette salade. Dans ce cas, il est rapporté dans de nombreux écrits qu'elle affaiblit le corps de celui qui en use. Donc prudence dans son utilisation.

• La roquette : Outre les vertus digestives, la roquette est bien connue pour son goût un peu âcre et piquant. Et cette âcreté est propice pour réduire le flegme, un des 4 fluides corporels. Je ne vous apprendrais pas, mes chers confrères, que le très grand médecin antique Galien a déterminé que le corps humain contenait quatre fluides ou humeurs, c'est-à-dire le sang, le flegme ou lymphe, la bile jaune et la bile noire. La santé de tout à chacun repose sur un parfait équilibre de ces quatre fluides. Si l'une des humeurs vient à prédominer, la maladie survient. Et dans le cas du flegme, contrecarré par la roquette, un excès de lymphe produit une "obstruction des conduits". Ce qui est joliment dit en terme médical, mais correspond à une bonne constipation !
La roquette a aussi d'autres vertus comme celle de faire éternuer pour expulser les miasmes liés aux refroidissements.
Plus une vertu que je trouve très sympathique, le cresson est connu pour "exciter la semence" ; eh oui, c'est un aphrodisiaque hautement recommandé dans de nombreux cas de difficulté à la conception. Aussi bien pour les bêtes que pour nous les hommes. Non, ne rougissez pas, mesdames, nous traitons ici que du coté médical de la chose !

• Le cresson. Rien de plus à dire sur cette salade qui a des propriétés assez voisines de ses consoeurs et de sa cousine, la moutarde que nous étudierons juste après.

• Et la chicorée. Connue pour purifier le sang et pour son action sur les obstructions, comme la roquette. Son amertume naturelle en fait également un bon remède dans le cas de maladie de foie.

Et les autres potherbes :

• Les graines de moutarde, noire (brassica nigra) ou blanche (sinapis alba), sont utilisées également sous forme de cataplasme pour soulager des maux articulaires. Et dans certains cas, pour lutter contre l'apoplexie ou la paralysie. Les graines sont aussi capables de "briser la pierre du rein", ce mal qui touche exclusivement la gente masculine. Elles soulagent également la fièvre quarte et la mélancolie hypocondriaque.

• La bette n'a pas de vertu annexe.

• L'arroche n'a pas de vertu annexe si ce n'est son coté rafraîchissant. Mais là, nous n'avons point d'utilisation médicale de cette propriété. Par contre, parmi ses cousins épinards, nous trouvons la Chénopode Bon-Henri qui est réputée pour tuer les vers. L'épinard courant (Spinacia Oleracea) a pour vertu d'adoucir l'âcreté de la trachée artère et de purifier le sang.

• Et pour finir la blette, qui comme la bette n'a point de vertu annexe.

"Et le chou ?" Allez vous me dire !

Ah, le chou, le chou ! Lui qui produit fermentation a quand même des grandes vertus ! Certains disent, comme le médecin arabe Ibn al-'Awwâm que "si un homme à jeun mange des feuilles de chou, et qu'ensuite il se mette à boire du vin immédiatement, il ne s'enivrera point, même s'il buvait beaucoup". Je vois que les habitués des tavernes qui se trouvent dans cette salle vont se mettre à faire une bonne cure de chou !
Mais il soigne également les douleurs et les surdités d'oreille. La préparation de la potion en est simple :
Prenez 1 once de jus de choux, ajoutez y une once de vin clairet et mélangez bien. Mettez en quelques gouttes dans les oreilles après avoir fait chauffer et boucher ensuite avec de la bourre de tissus propre ou du lin.

Et j'en finis avec les plantes associées aux potherbes :

• Le pourpier (Portulaca Oleracea). Aucune propriété médicale. Il se dit pourtant que le pourpier aide à supporter la soif si on place une feuille sous la langue.

• L'oseille (Rumex Acetosa), qui excite l'appétit. Très utilisé en médecine de fait de son aigreur.

• La bourrache ou burra (Borago Officinalis) qui est une herbe qui bonifie le sang et qui désobstrue le ventre.

• La petite pimprenelle, sans son nicolas, ou Sanguisorba Minor en latin. Cette plante aromatique a des usages médicinaux contre l'hémorragie ou les traumatismes.

• Et la douce mauve ou Malva sylvestris. Son usage : contre les maux de tête (très utile pour vous mesdames), la somnolence, les maladies des reins… Et bien d'autres usages. La plante miracle par excellence.

J'en finirai là pour le moment. Nous poursuivrons demain en étudiant une autre sous-catégorie de plantes maraîchères. Soit les plantes à racines, soit les légumes, soit les condiments et aromates, soit les cucurbitacées ou les céréales. Le sujet est encore vaste comme vous le voyez.

Et seulement après avoir traiter ces 5 sous-catégories, nous aurons terminé la classe des plantes alimentaires du potager.

Leconteur se versa un petit gobelet d'eau fraîche, tirée du puits de l'hospital. Il attendait debout d'éventuelles questions sur cette première partie du cours d'herboristerie.

Invité

Deux jours s'étaient écoulés depuis le premier cours. Leconteur avait été étonné de ne pas avoir eu de question sur cette première prise de contact avec le monde des plantes. Il avait donc décidé de poursuivre son monologue et d'entamer la suite des explications sur le mystère de l'herboristerie.

Bonjour à toutes et à tous

Et je vous souhaite la bienvenue pour cette deuxième journée de cours sur l'herboisterie.

Je vous annonce qu'à la fin de la séance, nous ferons un petit exercice pratique.

Donc aujourd'hui, nous allons essayer de perdre moins de temps en disgression et de nous concentrer juste sur l'essentiel. Sans plus attendre, traitons les légumes puis les racinaires. Et si nousa vons encore un peu de temps avant la fin de la séance, nous explorerons les cucurbitacées.

Parmi les légumes, peu de plantes sont connues pour avoir des valeurs thérapeutiques. Citons quand même la fève et la lentille. la première, prise en décoction, aide à soigner la pierre, la gravelle et la néphrétique. La seconde, , toujours en décoction, permet de soulager les maux de ventre. Prises en lavement, elle provoque une importante suddaccée, fort utile en cas de fièvre aigue.

Passons aux plantes à racine. A tout seigneur, tout honneur... Non restez assis, Sire, je ne parlais pas de vous mais du navet. Le navet, ou ravacaulus soit chou-rave, est un excellent excitant pour les appétits de la chair. Par contre, ne pas oublier de la cuire deux fois si on veut éviter les effets secondaires de ballonnement et de flatulence !
Son cousin, le délicieux radis-noir est connu pour faciliter la digestion. Par ailleurs, cuit et réduit en purée, il permet de guérir les toux persistantes. Un remède facile à préparer et très efficace. Pour votre culture, nos ennemis héréditaires, les anglois et les saxons, l'appellent le raifort.

La carotte a la même propriété aphrodisiaque que le navet, mais à très forte dose.

Ahhh, voici une plante très intéressante. Approchez, pour mieux la voir et la reconnaitre la prochaine fois que vous la rencontrerez. La bardane ou Parduna en latin ! Certains paysans la surnomme aussi l'herbe-aux-teigneux. D'autres la peignerolle ou la glouteron.
Vous la trouverez souvent le long des chemin. Si vous en mangez la racine, vous y trouverez un petit goût d'artichaut. Mais surtout, elle permet de soigner la galle, les scrofules. Certains disent qu'elle permet de soigner également la lèpre, mais je n'ai jamais essayé et ne puis donc vous le confirmer. Dieu m'en préserve !

Passons au poireau ! A ne jamais consommer cru, le poireau ! Sinon votre sommeil en sera bouleversé, votre estomac sera mis à mal, et vous pourriez également souffrir de problème de vue.
Par contre, cuit en cataplasme, il permet de soulager les piqures d'insectes, les brulures et les morsures de serpent. Dans ces cas, évitez de saler votre préparation, sinon votre patient risque de danser la gigue au lieu d'être soulagé !

Et terminons le passage en revue des racinaires par la reine de cette catégorie, l'ail. L'ail, excellent conservateur pour les autres denrées alimentaires, permet également de soigner moult problèmes en provenance du ventre, de réguler votre humeur sanguine, de lutter contre les abcès. Et j'en passe.

Des questions, à ce stade de l'exposé ?

Aprés avoir circuler dans les dédales des couloirs de l'hopital , il finit par trouver enfin la salle de cours de l'herboristerie , il s'installe et écoute attentivement .
Aprés plusieurs explications et un cours bien ficeler il consulte ses écrits se léve pour adresser une question
Pardon s'il vous plait j'ai une question. Vous avez parlé des choux qu'ils avaient des grandes vertus dont vous avez énuméré certains bienfaits . Peut on utiliser les feuilles de choux sur des douleurs rhumatismales et sur la téte des enfants atteints d'eczéma? de qu'elle maniére ? .ou encore en décoction dans du lait contre la aussi l'éczéma des enfants , et aussi les croutes de lait , contre la catarrhe pulmonaire . Je rajoute il semblerait aussi que le suc est un bon vermifuge que pensee vous de cela ? est ce vrai ?

Loupameth impréssionné par son professeur s'assoit timidement en attendant la réponse qui lui permettra de se perfectionner

Invité

Heureux qu'un des auditeurs ose enfin poser une question, Leconteur répondit gaiement
En effet, Messire, il se dit que le chou a ses quelques vertus supplémentaires. Principalement dans le soin des maladies touchant la peau. Il faut alors écraser la feuille de chou au mortier, seule, jusqu'à ne plus avoir qu'une pate onctueuse. A ce moment là, vous ajoutez lentement le laict ou l'eau si vous n'en avez point. Lentement, par petite quantité, tout en remuant, jusqu'à ce que votre pate devienne semblable à une crème.
Mais au chou, je préfère largement réaliser le même onguent avec des jarousses. J'y trouve un effet plus rapide et plus radical.
Pour les infections pulmonaires, rien ne vaut la plante qui en porte le nom, la pulmonaire. Utilisée en cataplasme, elle fait merveille. L'utilisation de chou permet d'avoir un substrat plus couvrant, car un cataplasme fait exclusivement de pulmonaire nécessite énormément de récolte.
Et quant à votre dernier point, les vermifuges, en effet, le suc du chou a cet effet. Tout comme le suc de nombreuses salades, le fameux laict de salade. J'y associerai alors une décoction de Sabine, le Savinam du Capitulaire de Carlus Magnus, qui est également un excellent vermifuge.

Aprés avoir bien noter toutes les explications du professeur ,loupameth re consulte ces écrits et remarque quelques points qui lui pose question .
Pardon de vous importunez vous dite que vous associez la sabine dans une décoction je suis inquiet car je crois savoir que cette plante est hautement toxique en usage interne , par contre on peu l'utiliser en usage externe , alors comment fait on pour ne pas faire le contraire de se que nous souhaitons c'est a dire soulager voir guérire ? .
D'autre part vous parler de la pumonaire pour des affections pulmonaire , moi je connais le bourgeon de sapin que l'on récolte au printemps et qui à un pouvoir adoucissant diuretique , emollient pectoral que l'on fait en décoction ou infusion et qui à les mémes propriétés d'autres part il peu aussi calmer la toux et la cystite.
Pour la plante la pumonaire je sais aussi que l'on peu consommer les jeunes feuilles crue en salade ; et cuites à l'eau à la vapeur que l'on mange comme légumes d'accompagnement .

Ayant fait le tour de ces questions et en souhaitant que la professeur ne soit pas contrarié par c'est continulles intervensions il se s'appuit contre le mur de la salle et attend patiemment les réponses .