Lit pour damoiselle Polina

[Apothicairerie]

Melian n'avait pas une minute à perdre, aussi s'efforça-t-elle d'être aussi efficace que possible.

Elle mit donc de l'eau à chauffer, puis chercha dans les bocaux celui contenant les sommités fleuries d'armoise. Grâce à la balance de cuivre, elle en pesa la quantité nécessaire. Il ne faudrait plus que les ajouter dans l'eau dès qu'elle bouillirait.

Elle s'employa en attendant à préparer le cataplasme. Elle prit les boîtes de sauge, lavande et d'herbe dragon, alias l'estragon. Elle pesa pour chacune les quantités nécessaires, puis prit un bol. Elle broya ensuite chacune dans le pilon avant de les mettre dans le bol, l'une après l'autre.

Elle s'arrêta alors, entendant les clapotis des bulles de l'eau. Elle ajouta donc l'armoise, sortit l'eau du feu et laissa infuser. Puis elle retourna au cataplasme.

Dans le bol, elle ajouta une autre poudre, puis elle ajouta de l'eau et prit un cuiller pour mélanger le tout jusqu'à obtenir une pâte homogène. Le cataplasme était prêt.

L'infusion pour sa part était également terminée. Elle en prit donc un gobelet à l'aide d'une louche, puis attrapa le bol et reprit la direction de la salle de repos.


[Salle de repos]

Melian s'en revint donc dans la salle et s'approcha du lit de damoiselle Polina, un bol dans une main et un gobelet dans l'autre. Elle regarda alors damoiselle Hélène.

Pourriez-vous m'aider ? Il faudrait lui faire boire ceci, cela aidera à faire baisser la fièvre. lui demanda-t-elle.

L'impuissance, le pire des fléaux lorsqu'une personne à laquelle on tient est en souffrance. Aussi Melian avait-elle coutume de faire participer les proches aux soins s'ils le voulaient, se rendant ainsi utiles pour la personne qu'ils aiment.

Polina entendais, elle ne pouvait réagir mais elle entendais. Elle aurait voulut parler mais ... impossible ! Elle bafouilla pour rassurer hélène et les autres.

je .... vais bien ... mais je ... ne peut ... parler ..... je ...

Elle abandonne. parler la fatigue trop puis, elle sait que hélène et courageuse.

Polina entendais que l'on s'affairais autour d'elle.
Sa peau qui avait été fragilisé se dechirait un peu.
Elle avait des vergeture a la jambe car la jambe avait gonflé.
Elle ne sentait pas se que l'on lui faisait mais elle entendait et comprenait tout !
Elle aurait voulu dire ... mais s'étais impossible ! Elle se résolue a dormir car elle ne dormait pas ! Elle était tout a fait consciente !
Elle s'endormit donc sans difficulté et fit de drôle de rêve agité !

Au bout de quelques heures, Melian nettoya la blessure et posa un nouveau cataplasme. Puis elle retourna s'asseoir, et sourit à la jeune Hélène.

Est-ce que ça va aller ? Voulez-vous boire ou manger quelque chose ? lui demanda-t-elle alors.

La veille promettait d'être longue, et la pauvrette ne tiendrait pas indéfiniment.

Melian lui sourit en retour.

Que souhaiteriez-vous manger ? demanda-t-elle simplement.

Nous devrions pouvoir vous trouver cela. répondit-elle avec un grand sourire.

Elle se leva et alla parler à un domestique qui restait toujours dans les parages, au cas où. Il s'en fut bien vite, tout heureux d'aller chercher autre chose que de quoi soigner les gens.

Au bout de quelques minutes, il s'en revint avec une énorme miche de pain frais, un gobelet et un pichet rempli de lait. Il s'approcha de la jeune Hélène et lui présenta le tout.

Elle a besoin de repos, mais elle finira par se réveiller ne vous inquiétez pas. Elle reprend plus vite des forces ainsi. répondit-elle en regardant la jeune fille manger.

Vostre mère... S'agit-il de la Duchesse Nennya ?

Elle voulait être sûre, sait-on jamais les familles sont parfois grandes. Elle espérait ne pas être indélicate, mais il fallait bien qu'elle s'en assure...

Elle avait donc vu juste... Les probabilités de se tromper étaient microscopiques, mais le mieux était d'être sûre.

Je n'ai que peu connu vostre mère. J'ai beaucoup admiré son travail à l'Hostel Dieu, et j'espérais un jour bénéficier de son enseignement pour parfaire mes connaissances et devenir un meilleur médecin.

Elle s'est présentée icelieu pour apporter son aide aux Béarnais, et le peu de temps que je l'ai costoyée, j'ai pu voir en elle quelqu'un de dévoué, très gentil et volontaire, avec un brin de folie qui faisait du bien dans ce monde si sinistre parfois. Elle avait aussi beaucoup d'idées pour améliorer les choses.

Je suis sincèrement désolée de ce qui est arrivé.

C'est par la presse que Melian avait appris le décès de celle qu'elle avait vite considérée comme une amie. Elle en avait eu grand chagrin, mais avait renoncé à aller aux funérailles, ne voulant pas indisposer la famille tellement en peine, par la présence d'une illustre inconnue.

Vous estes un peu comme chez vous icelieu, par conséquent. finit-elle avec un sourire.