soins pour Faster et Mikiss

Le cortège s'était précipité à la salle d'opération. Chacune à s'occuper d'un patient. Dame Caro lui déposa des linges propres et de l'eau.

Je pense que je vais pouvoir y arriver seule. Merci.

Elle alla chercher le nécessaire de suture, et prit un fer qu'elle mit à chauffer dans le brasero constamment allumé pour les urgences. Elle se lava les mains avec de la saponaire, tandis que l'homme qui l'avait aidée l'avait relayée et faisait pression sur la blessure.

Elle jeta un œil à dame Mikiss. Qu'avait-il bien pu se passer ?

Le fer chaud, elle prit un torchon pour l'attraper sans se brûler. Elle s'approcha du sieur Faster.

Allez-y, retirez le linge.

L'homme obéit et Melian dut agir très vite. Elle s'efforça de cautériser les zones d'où le sang s'échappait, tout en évitant soigneusement d'endommager d'avantage les organes. Il lui fallut deux bonnes minutes pour trouver toutes les origines de l'hémorragie.

C'est un coup d'épée. murmura-t-elle pour elle-même.

Puis, elle se mit à nettoyer la blessure avec de l'eau de lavande. L'hémorragie avait cessé, ne laissant qu'une plaie béante. Melian se mit donc à la suturer avec le nécessaire désinfecté.

Sensation étrange, humide un linge sur son corps
Ou avait t’elle vu déjà cela
Dans la caserne lorsqu’elle nettoyait ces patients ou….ou les morts
Etait t’elle morte ?
A quoi bon se poser la question ?
Elle se poser la question donc elle n’était pas morte
Ou alors dans la mort on se posait des questions ?
Comment pouvait t’elle le savoir c’est bien la première fois qu’elle était morte
Cette sensation lui faisait un bien fou, un rafraichissement sur son corps
Mais ou était-elle ?
Pourquoi ne voyait-elle rien
Elle devait dormir, rêver
Une voix dans son rêve, une voix familière mais qui ?

Citation :

Dame Mélian je m'occupe de Mikiss à moins que vous ayez besoin d'une aide immédiate pour Faster, le cas de Mikiss me semble moins préoccupant...

Faster ????
Dans son rêve
Pourquoi devrait t’il y êtr…
Des images lui revinrent
Image d’un duel
Epée enfonçait dans le ventre de son époux
Et de l’autre coté cette main,la sienne
Mikiss gémit de douleur ces yeux coulèrent et elle entendit sa voix faible comme malade

J'ai tué mon époux

, puis son esprit retourna vers se noir reposant cette inconscience
Son corps ne cessait plus de trembler

Oter cette poussière, la sueur qui lui couvrait le visage, rien de bien important ne semblait avoir touché Mikiss si ce n'était cette bonne et belle bosse qu'elle avait sur la tête. Sans doute le fait d'avoir frappé la tete au sol en perdant connaissance devant l'hôpital.

Les regards entre Dame Mélian et moi se croisèrent et l'inquiétude qui pouvait se lire, l'interrogation jointe.... nous en étions les deux à nous poser des questions. Qu'est ce qui a bien pu se passer ?

Soudain un gémissement, des paroles

J'ai tué mon époux

Mikiss reprenait conscience.

Mikiss ? Mikiss ?

Petite tape sur son visage pour tenter de la faire revenir à elle

Mikiss c'est moi Caro.... Mikiss ouvre les yeux s'il te plait... reviens

Un regard vers Mélian, j'espérais vraiment qu'elle reprenne conscience

Citation :

Que la nuit était plaisante
Quel silence fabuleux
Heureux les simples d’esprits
Il était bon de ne rien savoir, de ne rien voir, de ne rien vouloir
Pourquoi vivre pour se reprocher, impossible de se rappeler quoi
Mais sans doute une chose indélicate
Un château de fleur devant elle, la voila dame de fleur que c’est jolie
Abeille bourdonnante venant butiner
Un moment de rire et sa sœur est prés d’elle, qu’il est bon d’être ici
Faster à présent loin sur son cheval se retire
Cela n’est pas bien grave, il reviendra vite
Tiens un cri d’enfant

Un nouveau mouvement de Mikiss

Citation :

Mes enfants les voila
Les filles criantes couraient devant elle une épée couverte de sang à la main

Une plainte de sa gorge

Citation :

Un pleur d’enfant lui fit tourner la tête
Vision d’horreur que de voir son fils Déméter se tenant le flanc, du sang coulés entre ces doigts

Citation :

Mikiss se mit à courir vers lui
Plus elle courait plus il s’éloignait, son cœur s’emballa elle cria apr….

Crie de douleur

Démé…….Faster j’ai tué mon époux

Mikiss se trouva assise
Tournant son regard pour trouver une forme prés d’elle
Ces yeux remplient de larmes, elle commença à gémir

S’il vous plait pour l’amour d’Aristote
J’ai tué mon mari, abandonné mes enfants, dite à Dame la bâtonnière des Avoks Haillons Quasi de retrouver ma sœur et qu’elle lui confit le petit
Pour les filles si elle pouvait leur trouver bon précepteur je lui lègue tout ce que j’ai

Les idées se remirent en place doucement, mais l’image de Déméter, comme la mort de son époux lui était insupportable
Reposant sa tête le regard dans le vide, elle parla calmement

Si vous me donnez une tisane emplie de Datura
Vous pourrez prendre tout ce que je porte sur moi
Ma bourse est pleine, elle est à vous …….

Faster a le corps tellement engourdit, qu’il ne ressent même plus la douleur, qu’il ne sent pas ces mains qui s’affairent sur lui.
Les voix qui s’envolent autour de lui et qui viennent lui titiller les oreilles, ne lui parviennent plus.
Seul, sans personnes, le vieux soldat, épée à la main, se retrouve dans un long tunnel.
Il regarde autour de lui et reconnaît l’endroit, pour y être déjà venu. Mais il n’arrive pas à se rappeler en quelle occasion il avait déjà visité ce lieu.
Comme la dernière fois, il y fait très froid. Comme la dernière fois, c’est l’obscurité la plus totale.
Lentement, Faster commence à marcher, se dirigeant à tâtons, se laissant guider par ces sens.
Pas à pas, il progresse, jusqu'à finir par apercevoir un point lumineux, loin, très loin.
Cette lumière, il l’a déjà vu. Elle est si douce, calme, apaisante, mais surtout réchauffante.
Le seigneur d’Abidos accélère sa marche pour l’atteindre au plus vite. Il sent déjà les rayons lui réchauffer le visage. Plus, il s’en approche, plus une sensation de bien être envahit son corps.
Les yeux ne quitte plus cette lumière qui grossit au fur et à mesure qu’il progresse vers elle.
Soudain, une voix raisonne derrière lui. Faster se retourne, connaissant ce son.


Mikisssssss

Son épouse est la, à l’autre bout, et elle a surement besoin de lui.
Il revient sur ces pas, abandonnant cette issue bienfaisante. Il court dans l’obscurité, jusqu'à ce que la voix jusqu’alors à peine perceptible devienne plus audible.

Citation :

J'ai tué mon époux

Faster s’arrête dans son élan.
D’un coup, plein de souvenirs lui reviennent en mémoire, du plus récent comme ce duel stupide, au plus anciens. Tout est confus est mélangé. Son enfance en Provence, la dispute avec son frère, sa première nuit avec Lancelot, Le voyage en Artois, l’arrivée de Robin, la naissance de Lancelot et d’Arwen, Blois et cette cabane de pécheur, Nathy, le voyage en Berry, son arrivée en Champagne, la mort de son pére, le premier baiser avec Mikiss, la tromperie avec Eugenie, Vendome, le duel, Vendome, le duel………..
Vendome….
Il comprend à présent ce qu’il fait dans ce tunnel. L’homme se laisse choir par terre.
Cette lumière au loin est elle le feu des enfers auquel il est promit ou le paradis céleste auquel il n’accédera surement jamais ?
La voix de Mikiss continue à s’échapper du coté obscur.

Citation :

S’il vous plait pour l’amour d’Aristote
J’ai tué mon mari, abandonné mes enfants, dite à Dame la bâtonnière des Avoks Haillons Quasi de retrouver ma sœur et qu’elle lui confit le petit
Pour les filles si elle pouvait leur trouver bon précepteur je lui lègue tout ce que j’ai


Si vous me donnez une tisane emplie de Datura
Vous pourrez prendre tout ce que je porte sur moi
Ma bourse est pleine, elle est à vous …….

NNOOOONNNNNNNNN…….

Faster veut la rejoindre, mais son corps est devenu lourd, si lourd qu’il n’arrive pas à bouger.
Il entend d’autres sons, comme des chuchotis, d’autres voix surement.

Aideezzzzz laaaaa

Melian se pencha vers Faster lorsqu'il se mit à crier. Elle lui passa le linge humide qu'elle tenait à la main sur le visage, et lui glissa à l'oreille, sans savoir s'il l'entendrait.

Nous ne la laisserons pas faire.

Dame Caro la rejoignit alors et la Ventoux s'écarta un peu pour la laisser rassurer son ami. Dans de telles circonstances, rien ne vaut des personnes connues, plutôt que des gens que l'on n'a fait que croiser au fil d'évènements sordides, sous les murs de Lourdes.

Elle regarda sa collègue qu'elle considérait comme une amie. Elle lui répondit sur le ton du murmure.

Les prochains jours seront déterminants. Je vais aller lui préparer quelque chose pour stimuler le retour du sang, il en a énormément perdu. Cela avait bien aidé la Comtessa Arielle en son temps, j'espère qu'il en ira de mesme pour lui.

Melian posa la main sur l'épaule de la Baronne avec un sourire doux. Puis elle quitta la pièce.


[Apothicairerie]

Elle arriva aussi vite que possible. Elle prit les pots de millefeuille, de feuilles de noyer, d'ortie et de patience et les posa sur la table. Table à laquelle elle s'appuya, prise d'un étourdissement. La grossesse, mais pas seulement. Derrière ses paupières closes défilait un vieux film emprunt de souffrance : Acar et Melian étaient en mission aux environs de Lyon. Une embuscade, 5 hommes contre eux 2.

Elle était alors totalement inexpérimentée en combat. Le souvenir de la lame du poignard qui s'enfonçait juste sous son cœur lui tira une grimace et un frisson. Sa chute, pour voir Acar se précipiter vers elle alors qu'il avait mis à terre 2 des assaillants. Puis les 3 hommes restants qui se jettent sur lui comme des fauves, le rouant de coup, sous ses yeux impuissants tandis qu'elle se vidait de son sang. Souvenir aussi de son réveil à l'hospice de Lyon, et de sa recherche effrénée de celui qui était alors son fiancé malgré la douleur.

Douleur qui ne fut rien comparé à ce qu'elle éprouva quand elle trouva enfin, vivant mais à l'agonie, lardé de toute part.

Alors que tout ceci lui revenait en tête, une larme roula sur sa joue et elle se mit à trembler. Souffrance mais aussi compassion pour ceux qui se trouvaient en salle d'opération, endurant dans leur chair et leur esprit un mal qui lui est si familier, bien que différent. Elle secoua la tête vigoureusement, essuya ses pleurs et se mit au travail. Elle prépara ainsi une décoction, faisant par égale de chaque plante. Une fois que ce fut prêt, elle reprit la direction de la salle d'opération.


[Retour à la salle d'opération]

Tenant dans ses mains fines un gobelet de la décoction ainsi qu'une bouteille qui en était remplie, elle s'en retourna auprès du soldat, et s'adressa à sa consœur.

Pourriez-vous m'aider s'il vous plaist ? Essayons de lui faire boire ceci.

Melian laissa dame Caro aller calmer un peu son amie, si tant est que cela soit possible vu la situation. Puis elle revint et, tandis qu'elle soulevait doucement la tête du Seigneur d'Abidos, elle lui fit par de ses craintes quant à l'impossibilité potentielle d'administrer le traitement.

La Ventoux savait qu'effectivement c'était chose risquée s'il n'était pas réveillé. Il risquerait de s'étouffer si on lui faisait avaler le liquide malgré lui. Mais c'est alors que, comme pour leur signaler qu'il était encore là malgré tout, il ouvrit la bouche.

Je crois qu'il vient de répondre à vos craintes. dit-elle avec un sourire qui ne dissimulait pas du tout son soulagement.

Elle lui fit donc boire l'infusion chaude petit à petit, gorgée par gorgée, pour éviter justement qu'il n'avale de travers. Peu importait le temps que cela prendrait. Tout ce qui comptait, c'était qu'il boive bien tout.

Melian lui sourit.

Je pense qu'elle n'aura pas de trop de deux de ses amies pour l'aider présentement. dit-elle simplement.