Lit pour dame Dotyy

Melian s'affairait, l'habitude lui ayant donné les gestes nécessaires et la rapidité dans leur exécution.

Dame Dotyy poussa une première fois. Nul doute, elle avait l'habitude et savait fort bien ce qu'il fallait faire, et quand il fallait le faire. Et cela faciliterait d'autant le travail de la Ventoux.

C'est très bien dame, continuez ainsi ! lui dit-elle en la regardant avec un sourire encourageant. Continuez à pousser comme vous le faictes c'est très bien.

Puis ses yeux noirs se tournèrent vers Messire Snoop dont elle percevait la détresse de n'en pouvoir faire d'avantage. Mais au moins avait-il le courage de faire face à cette situation difficile, ce dont peu d'hommes pouvaient se targuer. Affaires de bonnes femmes les accouchements paraît-il. Mais elles ne sont pas devenues grosses toutes seules non plus.

Vous vous en tirez très bien également messire. lui dit-elle alors, afin qu'il sache que son soutien en ces moments se manifestaient de la meilleure façon possible, ce qui ne pouvait qu'aider son épouse.

Pas le temps d'épiloguer plus avant, l'enchaînement des évènements s'accéléra à toute vapeur. Une terrible contraction, et le bébé sortit du ventre de sa mère. Melian l'attrapa délicatement et l'enveloppa dans un linge tandis qu'il exerçait ses poumons tout neufs. Elle le nettoya un peu puis s'employa à couper le cordon ombilical entre deux liens qu'elle fit préalablement.

Elle présenta finalement le nouveau-né à ses heureux parents.

Voici vostre petit garçon. leur dit-elle en souriant.

Elle plaça doucement le bébé dans les bras de sa mère, et s'en retourna s'occuper d'elle pendant qu'ils savouraient leur bonheur.

Heureusement, Melian s'en était retournée s'occuper de la maman, car voilà que l'inattendu se produisit. La mâchoire de la Ventoux se crispa passablement lorsqu'elle comprit ce qui arrivait. Elle regarda dame Dotyy dont les yeux se plantèrent dans les siens. Mais avant qu'elle ne puisse répondre, elle sut que sa patiente avait été très douloureusement informée de la situation.

Il y a un autre enfant. expliqua-t-elle au seul pauvret qui ne devait rien comprendre à ce qui était en train de se passer.

Rapidement, elle s'occupa du second nouveau-né qui se mit à crier sitôt sorti de la matrice maternelle. Enveloppé puis nettoyé, Melian s'approcha du père.

Voici vostre fille. lui dit-elle.

Je vais la poser près de vous, il faut que je m'occupe de vostre épouse.

Joignant le geste à la parole, elle déposa le bébé près de son père très délicatement pour qu'il veille sur lui, ou plutôt elle en l'occurrence. Puis elle alla chercher de l'eau fraîche et un linge qu'elle humidifia pour en tamponner délicatement le front et le visage de dame Dotyy.

Tenez bon ça va aller. lui murmurait-elle doucement.

Comme elle savait sa douleur, comme elle savait son épuisement...

Le hurlement de dame Dotyy fit relever illico Melian qui repartit voir ce qu'il se passait. Elle attrapa tout juste le petit corps qui venait de naître, mais restait désespérément inerte. La Ventoux se mit à frotter la petite fille doucement mais avec une certaine vigueur néanmoins, espérant la réanimer. Elle l'allongea sur ses genoux, le ventre contre les jambes de la médicastre, qui tapota son dos, mais rien à faire.

Elle emmaillota le bébé décédé aussi délicatement qu'elle l'avait fais pour les précédents. Elle était si chétive... Cela arrivait avec les naissances multiples, les enfants naissaient plus petits, parfois moins forts, voire pas assez.

Elle s'approcha donc des parents, et si sa voix ne trembla pas, ses yeux noirs ne pouvaient cacher son immense tristesse, pour ce bébé comme pour eux.

Je suis désolée, elle était trop petite. leur dit-elle simplement, ne sachant pas comment le dire autrement sans être brutale...

Quand dotyy croisa le regard rempli de tristesse de dame Melian, elle comprit. Dotyy ne dit pas un mot, laissant ses larmes, qui coulaient le long de ses joues, parler pour elle. Elle prit le petit corps sans vie de sa fille et le serra fort contre elle. Elle le berça même si elle s'avait très bien que cela ne servait à rien.

Beaucoup de question se bousculait dans sa tête. Certes elle avait déjà fait des fausses couches mais jamais elle avait mit au monde un enfant mort-né. Quand ce petit être avait rendu son dernier souffle. Qu'elle erreur avait-elle pu commettre pour que la vie quitte cette petite fille ? Jamais elle n'aurait de réponse... Il faudrait vivre avec, sans elle.

Elle allait se tourner vers Snoop puis essayer de lui parler quand une nouvelle douleur la plia en deux. Elle ne lâcha pas pour autant ce petit être sans vie dans ses bras. Elle le serra encore plus fort, comme pour se donner du courage. Ses larmes n'avaient toujours pas cesser de couler. Elle avait mal, très mal, mais pas seulement physiquement. La perte de cet enfant etait une épreuve terrible et cette nouvelle contraction aussi.

La contraction lui broyer complètement le bas ventre et une fatigue énorme commencer à se faire ressentir, elle se sentait lasse et sans force. Elle réussit quand même à pousser le plus fort possible, enfin ce qu'elle pensait être forte, puis elle s'évanouit sur l'oreiller. Le bébé toujours dans ses bras. Dotyy etait blanche, sa respiration etait très lente. Elle avait l'impression de flotter au-dessus de tout le monde.

Dotyy avait toujours l'impression de planer quand elle entendit la voie de son mari. Elle avait l'impression que celle-ci etait très loin mais elle réussit à comprendre ce qui lui disait.

Citation :

Me laisse pas mon amour, je ne suis rien sans toi. Jamais je ne pourrais tenir, si tu n'es pas à mes cotés.
Mon ange, bats toi, j't'en supplie, j ai tellement besoin de toi.....

Elle secoua la tête, des larmes se remirent à couler sur ses joues. La réalité venait de la rattrapé et elle avait l'impression d'avoir reçut une gifle. Elle réussit à ouvrir les yeux et regarda son mari mais aucun mot ne voulut sortir, elle etait trop fatiguée. Elle espérait qu'il arriverait à lire dans son regard tout son amour pour lui et l'envi de se battre. Elle avait pas envie de s'éteindre, du moins pas aujourd'hui, elle avait encore beaucoup de chose à vivre avec son mari et leurs enfants.

Une nouvelle douleur lui arracha un "non" effroyable.

NONNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNN

Elle se plia de nouveau en deux, se demandant comment elle trouverait la force de pousser encore. Elle pensa alors que si elle pensait juste, la vie du petit être qui voulait sortir maintenant etait en jeu. Elle venait de perdre un enfant, elle en perdrait pas un deuxième. Elle poussa avec le peu de force qui lui resté et s'écroula ensuite sur les coussins, tenant tjrs son enfant mort-né dans ses bras.

Elle retient son souffle et fut soulagée en entendant un cri, un magnifique cri. Des larmes de joie se mirent de nouveau à couler le long de ses joues. Elle regarda son mari et lui sourit puis elle s'évanoui. L'effort avait été violent et très fatigant.

Snoop sourit au parole apaisante de Dame Melian, ne sachant trouver les mots pour la remercier, prit entre le plaisirs d'être père et la peur qu'il avait eu de perdre la femme qu'il aime.

Se yeux était parfois bien plus expressif que ses mots, et il savait que, bien que restant muet la bienfaitrice recevrait son "Merci"

Un peu dépassé, c'est instinctivement sans même y pensé qu'il recevait le petit dernier. Sa femme devait se reposer, il ne pouvait pas se débiner et bien, que jamais avant il n'ai pris un nouveau né, il allait s'en occuper.

Il prit soin de coucher les petit, un a un près de lui et garda dans ses bras le petit dernier qu'il observait avec fascination.
Si petit et déjà si parfait, il glissait entre sa main et doigts, que ses petit doigts entouraient.



Il le regardait comme un trésors, souriait de sa petite main qui tentait de serrer et découvrir, douce rencontre entre un père et son fils