Soins pour la diaconesse

Le voyage fut plus long qu'à l'accoutumée, mais finalement ils arrivèrent et s'employèrent à installer la dame dans un lit, avec milles précautions.

Elle riait à en perdre le souffle, son nuage voguait dans le ciel, doucement il se balançait mais.... il faudrait qu'il s’arrête vite ! Son estomac n'appréciait pas, elle avait l'impression que soudain son corps allait se retourner comme un gant tant elle souffrait de nausées.
Elle riait mais sentait bien qu’elle allait rejoindre le Styx et son gardien Cerbère et point question de le charmer de son chant comme l’avait fait Orphée, son souffle était si tenu.
Elle riait. Et le nuage s’immobilisa. Elle expira, vidant ses poumons.
La paix, la sérénité, enfin.

La Ventoux commença à examiner la dame, approchant légèrement une bougie. Elle eut un léger mouvement de recul lorsqu'elle vit. Loin d'être du dégoût, ce fut l'étendue des brûlures qui l'horrifia.

Oh mon Dieu...

Allez me chercher beaucoup de linges très propres, et des pinces fines et des ciseaux. Allez hascher des fleurs fraiches de millepertuis, de souci et de reine-des-prés. Vite ! lança-t-elle aux deux infirmières qui étaient venues, ayant croisé le cortège.

Elles partirent à toutes jambes chercher le nécessaire demandé.

Elle se pencha à nouveau vers la patiente.

Nous allons vous aider je vous en supplie tenez bon.

Puis une profonde expiration, qui n'annonçait rien de bon.

Non non non ne partez pas ! Courage !

Elle était sa vie. Elle était son idole. Elle l'avait receuillie, nourrie adoptée. Elle lui avait tout l'amour qu'un mère pouvvait donner a son enfant. Qu'il lui arrive malheur la rousse ne le supportait pas !

Un matin glacial identique a celui des autres son pigeon lui apporta un message. L'horreur pouvait se lire sur le visage de morganenn. S'en était trop ! celui qui avait osé faire ca oh oui elle le tuerai ! Elle pris son cheval et galopa. Filant a travers le vent qui lui brulait la peau elle se ruait vers pau. Heureusement elle n'était qu'a quelques kilomètres et elle arriva bientôt au dispensaire. Une rage immense animait l'expression de ses yeux, elle avancait d'un pas décidée et poussa un long cri..

-m'maaaaaaaaaaaaaaaaaaaaan

Elle riait encore quand il lui sembla, venant du bout de l'au-delà, la voix de sa fille.
Elle l'aurait reconnu où qu'elle soit.

Ma fille chérie, mon écureuil, mon ange, prends donc soin de toi, que fais-tu sur ce nuage ? Toi, tu mijotes encore une bêtise ! et moi, au lieu de gronder je vais rire. Mon cœur, je t'aime plus que tout tu sais, tu es mon rayon de soleil, n'oublies jamais, mais descend de là ma puce, tu me fais peur, parfois le nuage danse, je te le dis, il danse.

Je suis si fatiguée, épuisée, je veux dormir mon trésor, laisses-moi mon rayon de soleil.

Descend, ma malicieuse fille !

Elle riait.

Elle expira un long soupir.

Les infirmières revinrent avec le matériel demandé. Melian installa également de nombreuses bougies supplémentaires, pour pouvoir voir exactement ce dont il retournait.

Elle alla se laver les mains avec le plus grand soin, puis s'assit à côté de sa patiente. Elle commença par examiner ses bras, surtout le droit, et avec la pince, elle retira délicatement les morceaux de tissu du vêtement qui avait subi lui aussi les affres des flammes, et qui s'étaient mêlés aux chairs brûlées.

Ce travail très minutieux demandait une grande concentration, et Melian l'était tellement qu'elle sursauta en entendant un cri.

Allez voir ce que c'est. Si c'est une parente de cette dame, ne la faicte surtout pas entrer tant que je n'ai pas fini.

Il valait mieux éviter de traumatiser les foules...

C'est ainsi qu'une infirmière vint à la rencontre de la jeune demoiselle qui errait dans les couloirs.

Peut-on faire quelque chose pour vous Damoiselle ?

Dantès avait aidé à amener les blessées du feu dans un vieux chariot, il les avait laissé au soin de l'infirmière générale de l'hôspital et était repartit rentre le chariot à son propriétaire.

Puis il avait récupéré son âne et était revenu, voir comment allait les choses.
Il était très inquiet, et sa tenue de vicaire ne l'aidait en rien pour avancer plus vite.

Il vit au fond du couloir l'infirmière et il s'avança vers elle.

Ma soeur! Ma soeur! où est la diaconesse et la Dame Manga? s'il vous plait?

La diaconesse ? La dame Manga ? L'infirmière regarda l'homme qui s'avançait, doublant la jeune fille. Un regard à sa tenue, un religieux semblait-il.

Dame Manga ? L'infirmière l'avait déjà vue lorsque la dame allait en salle de doléances du Conseil, mais pas aujourd'hui.

Le Docteur de Ventoux s'occupe actuellement d'une dame, mais ce n'est pas dame Manga, ce doict donc estre la diaconesse.

Dame Manga est blessée également ?

Re- bonjour ma soeur, je n'ai pas eut le temps de me présenter cette nuit losrque je vous ai laisser les blessés, et je suis encore troublé dailleurs, la journée à été très dure pour moi, je ne me suis même pas présenté je crois, alors je vais le faire maintenant si vous le permettez.

Je suis William Dantès, le nouveau vicaire de Tarbes. Le collègue de soeur Humilité, autrement appelée "Caerellyn".

Pour Dame Manga, oui, elle a été insdisposée par les fumées de l'incendie et par la fatigue, c'est elle qui a trouvée Caerellyn et l'a sortit du brasier. Mais il est vrai qu'elle a pu repartir avec moi et qu'elle est maintenant sous surveillance à Tarbes, au presbytère.

Ainsi ne vous inquiétez pas pour elle, elle va beaucoup mieux.

Dites-moi où se trouve ma collègue, s'il vous plait?

L'infirmière écoutait attentivement, afin de pouvoir informer le médecin. Ces éléments pourraient lui être utile pour le traitement de la patiente.

Si Dame Manga a besoin, qu'elle n'hésite pas à venir nous voir.

Soeur Humilité est en train d'estre soignée par nostre médicastre, elle ne peuct pas recevoir de visite pour le moment je suis navrée.

[Plus loin, à l'abri des regards, dans la salle de soin]

Melian en avait fini avec le bras de sa patiente, qui était à présent emmailloté dans des bandages maintenant en place le cataplasme qu'elle avait appliqué sur les brûlures. Elle se mit alors à s'occuper du visage, écartant des mèches de cheveux un peu brûlées avec délicatesse. Elle se remit à la tâche, nettoyant les plaies avec une minutie aussi indispensable que considérable. Arriverait-elle à faire en sorte que la dame ne soit pas défigurée ? Elle n'en savait encore rien mais elle faisait tout pour.

Eglantine, dès qu'elle avait appris la nouvelle, avait sommé la diaconesse de se rendre à l'hôpital comtal. Elle y fut donc amenée par le frère Dantès.

L'abbesse s'était occupée des formalités de prime urgence, puis avait pris un second coche pour se rendre à l'hôpital.

C'est elle qui avait formé, en partie, sœur Caerellyn. Quelques semaines plus tard, elle se retrouvait gravement blessée... Elle aurait dû demander à quelqu'un de la protéger, ou lui dire d'être prudente...

Mais comment aurait-elle pu imaginer une telle chose? La colère, la haine, et la violence n'avaient elles point de limites? Dès qu'elle avait appris pour les insultes, elle aurait dû en parler au prévôt...

Arrivée en la salle d'attente, elle vit plusieurs personnes: le frère Dantès, en conversation avec une infirmière, ainsi qu'une membre de la chorale.

Soucieuse de ne point déranger l'équipe médicale dans son travail, elle s'assit et pria pour son amie. Elle espéra qu'on ne viendrait point la quérir pour l'extrême onction...

Le vicaire remercia l'infirmière de sa gentillesse et de l'empressement qu'elle avait mit à lui répondre.

Ne pas voir celle qi faisait son coeur battre cela était impossible.
Il devait au moins l'apercevoir, lui tenir la main, partager ses souffrances,
lui dire que malgré les brûlures elle restait la plus belle femme du monde, et son unique raison de vivre, qu'elle devait se rétablir rapidement.

Il avait amené un onguent que préparait sa grand-mère pour lui lorsqu'il se blessait ou se brûlait. C'était tiré de la plante du "centenaire", appelé Aloé par les espagnols. il fallait que l'infirmière lui en mette sur ses brûlures.

Il vit à ce moment là l'Archi-diacre, la soeur ECM, il s'avança vers elle pour la saluer.

Bonjour ma soeur, vous venez visiter soeur Caerellyn, je suppose? Mais l'infirmière ne veut pas pour le moment, je suis désolé, ma soeur. Je vais vous tenir compagnie, car je ne peux m'éloigner d'ici. Je vais remettre quelque chose à l'infirmière et je reviens.

Il s'éloigna rapidement vers l'endroit ou était étendue son autre moi. Il s'approcha de l'infirmière. Il l'appela :

Dame Mélian; excusez-moi, mais il faut que je vous remette quelque chose.

L'infirmière salua Mère Eglantine qui venait d'arriver. Puis le vicaire revint vers elle, la confondant avec le médecin. Elle ne releva pas, il était de toute évidence très affecté et il n'aurait servi à rien de le gêner en lui révélant sa méprise.

Oui ?

[Toujours loin du couloir, dans la salle de soins]

Melian de son côté continuait, malgré l'odeur de chair brûlée, malgré la migraine qu'elle sentait pointer à l'horizon à force de tant se concentrer. Elle en était à étaler la préparation sur le visage de la dame puis à la panser.

Ne vous inquiétez pas pour vos cheveux, nul doute que l'on pourra vous arranger cela.

C'était complètement futile, et en plus la dame n'entendait sûrement rien. Mais elle ressentait le besoin de le dire, comme pour rassurer ce corps meurtri atrocement. Elle ferait tout pour guérir ce corps. Mais pour les dommages occasionnés à son esprit, elle ignorait si elle pourrait quelque chose. Elle espérait qu'elle avait des gens sur qui compter qui pourraient la soutenir dans cette épreuve, si elle y survivait.

Il avait fait préparer son coche dès qu'il avait apprit la nouvelle. On avait attenté à la vie de soeur "Humilité". Le prélat ne pouvait laisser passer un tel acte, mais il devait avant tout se rendre au chevet de la malheureuse. Aussi après avoir roulé toute la nuit sur les chemins du Béarn il arriva enfin à destination.

Il se renseigna à l'entrée du bâtiment et monta au premier étage là où se trouvait les chambres. Un long couloir était bordé de portes. Il vit Mère Eglantine assise qui attendait, il s'approcha d'elle.

Ma mère, mais c'est impossible, qui à bien pu bien faire cet acte de barbarie à l'encontre de soeur "Humilité"? Vous êtes là depuis longtemps? Vous devez être fatiguée, aller vous reposer un peu dans mon coche, vous reviendrez un peu plus tard. Je présuppose que l'on ne peut pas la voir? Où se trouve-t-elle dans qu'elle chambre?

Il y avait du monde tout autour d'elle mais personne n'y faisait vraiment attention, ses yeux lancaient des éclairs de rages. Le rougelui montait peu a peu aux joues. Ce qui est généralement signe qu'elle va exploser et qu'il vaut mieux que tout le monde s'en aille. Se tirant les cheveux la môme se mit a hurler a pleins poumons presque hystérique :

OOOOH Je VEUX voir ma mère ! TOUT DE SUITE ! MaMAAAAAaaaan ! Poussez vous ! JE VEUX LA VOIR !!

Elle ne se controlais plus, sa rage et son désespoir etait au comble du maximum, mais elle ne voulais pas se calmer. Si sa mère ne se réveillait pas elle serait bien capable de devenir folle mais elle s'en fichait elle voulait sa mère ! Ils n'auraient pas du réveiller le démon en elle ceux qui avait osés mourront foi de carpadant !

Avant que le vicaire ait eu le temps de répondre, la jeune fille se remit à hurler et à tenter de forcer le passage. Deux gardes, alertés par tout ce bruit, arrivèrent en courant.

Ils attrapèrent la jeune fille aussi doucement qu'ils purent pour ne pas la blesser malgré sa fureur, tandis que l'infirmière s'efforçait de lui expliquer.

Je suis désolée Damoiselle vous ne pouvez pas la voir pour l'instant. La médicastre est en train de la soigner, il lui faut du calme pour cela vous comprenez ? Dès qu'elle aura terminé vous pourrez la voir mais pour l'instant il faut attendre je suis désolée.

Elle se doutait que face à la détresse de la jeune femme, ses mots étaient tout à fait dérisoires. Mais l'infirmière ne pouvait pas la laisser passer alors que cela risquait de compromettre les soins de sa mère.

S'adressant à frère dantes:

Adishatz mon frère. Bien triste occasion de nous recroiser. Ayant vu la foule alentours, j'ai bien compris que je n'irai point plus loin qu'icilieu.

Puis, le tarbais allant converser avec l'infirmière, Eglantine continua de se recueillir avec ferveur.

Vint ensuite Monseigneur Torcal, qu'elle salua avec respect:

Bonjorn Monseigneur, je suis heureuse que vous soyez à nos côtés.

Il s'agit bien d'un acte barbare. Et croyez bien qu'avec mon expérience de juriste, j'en ai vu passer des actes barbares. Mais tenter de brûler vive une diaconesse, cela dépasse les limites de ce qui est imaginable. Notre sœur n'a rien fait pour mériter cela, j'espère que le Tout Puissant ne l'a point abandonnée...

Personne ne peut la voir, elle est actuellement en soins, et personne ne veut rien nous dire... Cela n'annonce rien de bon je le crains, mais je continuerai de prier pour sa guérison. Dame Melian est l'une des meilleures médicastres du Béarn. Avec cela et l'aide des saints archanges, peut-être demeure t-il un espoir...

Je vais aller me reposer quelques temps, mais je demande à François, mon garde comtal, de m'avertir si jamais la situation évoluait.

Alors qu'elle se levait, la jeune femme de la chorale se mit à hurler, et à tomber dans une sorte d'hystérie. "ma mère" ... Sœur Caerellyn était la mère de morganenn? Mais pour le moment, l'important était d'éviter une panique générale. Eglantine descendit dans la cour, et dit aux gardes:

Vite, rendez-vous à l'hôpital, ils sont au bord de l'incident là haut! Mais essayez d'être délicats, rien ne sert d’amener plus de blessés aux médicastres...

Philios ayant apris qu'une aggression avait eu lieu à Tarbes c'était rendu à l'Hospital Comtal pour voir si il pouvait préter main forte à Dame Melian.

En chemin il croiisa Eglantine,

Bonsoir ma Mère. Que c'est-il passé ?
J'ai entendu parler d'une agression à Tarbes... Je venais voir si Dame Melian avait besoin d'aide...

Après que les deux gardes soient partis, Philios arriva.

Philios? On en croisait du beau monde à l'hôpital comtal.

Eglantine le salua:

Adishatz mon fils.

Je vois que ma plainte est arrivée à la prévôté. La diaconesse de Tarbes a manqué d'être brûlée vive par trois hommes sans foi, ni loi, ni cojoles, si tu vois ce que je veux dire.

Elle est gravement blessée, Dame Melian s'occupe d'elle, et la quasi totalité du conseil diocésain plus les proches sont présents.

Si tu peux aider dame Melian de quelque façon, c'est en empêchant une émeute, elle n'a vraiment pas besoin de cela.

[Dans la salle de soins, loin de la foule et du tumulte]

Melian entendait vaguement l'agitation et les cris, mais elle était bien trop concentrée sur sa tâche pour s'en inquiéter pour le moment.

Le visage de sa patiente nettoyé et pansé, elle s'était attelée à découper ce qu'il restait de ses vêtements pour pouvoir l'examiner et savoir si elle avait d'autres brûlures. C'est ainsi qu'elle ne put que constater avec effroi qu'elle n'était pas au bout de ses peines, et la dame encore moins...

Sa poitrine avait été touchée, ainsi que ses jambes. Par respect, Melian couvrit comme elle put les parties intimes de la blessée avec des linges. Nul voyeurisme en ces murs, et nul dégoût malgré la gravité des blessures quelles qu'elles soient. Mais un profond respect pour la personne humaine.

Elle donna consigne pour que l'infirmière qui était restée à ses côtés trouve une chaisne large dont l'ouverture était intégrale et sur l'avant. Ainsi pourraient-elles ensuite la vêtir avec un habit qui permettrait tout de même de lui prodiguer les soins nécessaires.

La Ventoux se mit à soigner sa poitrine. Toujours le même cycle : enlever les fragments de vêtements brûlés, enlever les chairs mortes s'il y avait lieu, déposer la préparation, placer un linge par dessus et panser pour tenir le tout en place.

Petit à petit elle réparait, surveillant le pouls et la respiration de la dame qui demeurait inconsciente. Et à dire vrai, c'était mieux ainsi...

[Dans le couloir]

De son côté, l'infirmière découvrit la présence de l'Evêque qu'elle n'avait pas vu tant le couloir se remplissait de monde.

Le Docteur Philios arriva d'ailleurs à son tour, et l'aide-soignante lui lança un regard de détresse. Elle voulait éviter à tout prix que la jeune fille n'entre, mais aussi qu'elle se fasse du mal ou qu'un accident arrive.

Et en cela, la présence du Lieutenant était une bouffée d'air frais pour la pauvre infirmière un peu dépassée.

Philios se dirigea rapidement vers la salle de soins, en effet comme l'avait dit ECM, une bonne partie des représentants locaux de l'Eglise était là.

D'une voix forte, il se fit entendre de tous,
Un peu de calme je vous prie...

Puis ayant capté l'attention des personnes présentes, il reprit d'une voix plus douce mais tout aussi ferme,
Vous n'aidez ni la patiente, ni Dame Melian ainsi...
Un peu de calme, vous êtes dans un Hospital...

Je vous conseille de rentrer chez vous, de vous reposez ou de priez si vous le voulez, mais il ne sert à rien de rester ici devant la porte, vous ne haterez pas les soins pour autant...
Et vous savez tous aussi bien que moi, que Dame Melian déploie tout ses talents en ce moment même pour les soins...

Voyant le regard de détresse de l'infirmière s'avança vers elle,

Il regarda la jeune femme qui criait et sanglotait, il lui parla d'une voix douce tout en la prenant par les épaules,

Doucement mademoiselle..., mon nom est Philios.

Il lui fallut quelques instants pour la reconnaître,

Morgannen... ?
Vous vous souvenez de moi ? Je peux vous aider ?

[Dans le couloir]

L'infirmière eut un grand sourire reconnaissant au Docteur Philios. Les gardes pour leur part s'écartèrent, ravis de le laisser s'occuper de la jeune demoiselle qu'ils redoutaient tant de blesser par mégarde. Ils restèrent cependant non loin, au cas où.

Si vous tenez à rester à l'hospital et à attendre, vous pouvez vous rendre à l'aumonerie pour prier ensemble, ou attendre dans ce couloir mais sans faire trop de bruits s'il vous plaist.

Nous allons vous porter des couvertures et des boissons chaudes en attendant, pour celles et ceux qui le souhaitent.

Les couloirs ne sont pas bien chauds à cette période de l'année... Elle en profita pour donner les explications qu'elle n'avait pu fournir jusqu'alors.

Nostre médicastre dame Melian de Ventoux s'occupe actuellement de Soeur Caerellyn. Elle souffre de bruslures, et ce type de blessures demande des soins très minutieux et par conséquent très longs à prodiguer.

Tout est mis en oeuvre pour la sauver, comme vient de vous le dire le Lieutenant Philios.

Dès qu'elle aura terminé, nul doute que dame Melian viendra icelieu pour informer de l'état de Soeur Caerellyn. Mais pour l'instant, l'on ne puis rien faire d'autre que patienter et prier.

Croyez bien que tout le personnel de l'hospital partage vostre peine et vos inquiétudes. Mais nous vous assurons que tout le possible est faict pour la sauver.

Et de s'incliner devant les présents.

Elle riait. Elle était bien sur son nuage, de plus une douce mélodie d'amour résonnait à ses oreilles. Serait-ce le paradis?

Alors qu'elle profitait de ce bien -être, son nuage se mit à tanguer de plus en plus vite. De plus, il chutait accélérant sa descente à ce qui lui semblait une vitesse folle.

De peur, elle hurla : un long cri de désespoir.

Une douleur épouvantable l'envahit, elle sentait une drôle d'odeur, comme lorsque l'on brulait le cochon à Caumont. Non, ça ne pouvait venir d'elle qui ne sentait que le jasmin.
Elle tomba brutalement sur un nuage beaucoup plus dur.

La douleur ...non, pas elle ... elle ne pourrait supporter, son cœur accélérait son rythme, mais elle ne pouvait plus reprendre sa respiration.

Elle poussa de nouveau un hurlement de détresse.
Un visage d’ange se pencha vers elle. Elle agrippa sa main.
Elle supplia en murmure, en cris d’effroi.

Dame, pitié, je ne pourrai jamais supporter telles souffrances, je suis en enfer. Dame pitié, ôtez-moi la vie.

Elle entendit sa fille
Morganenn

Elle riait, elle était de nouveau sur son nuage.

[Dans la salle de soins]

Melian était en train de finir d'étaler la préparation sur les brûlures de la poitrine de la dame quand celle-ci se mit à hurler et attrapa sa main. Le temps de suppliques, puis elle sombra à nouveau dans l'inconscience.

La Ventoux posa le bol de préparation qu'elle tenait et s'assit à côté de la dame. Elle tint sa main valide dans les siennes.

Je suis désolée je ne peux pas. Je vous aiderai de mon mieux, je préparerai les décoctions qu'il faudra pour vous soulager autant que possible. Mais je ne puis vous prendre la vie, je suis désolée.

Elle serra sa main plus fort, une larme roula sur sa joue. Elle ne pouvait qu'imaginer l'abominable douleur qui devait ronger le corps de sa patiente. Et même si elle ferait de son mieux la soulager, elle ne pourrait sûrement pas faire disparaître toute la douleur, elle ne le savait que trop.

Je suis désolée... je suis désolée...

Une autre larme vint rejoindre la première et elle ferma les yeux. Elle respira profondément pour tenter de se calmer. Il lui fallut un instant mais elle se ressaisit, alla se laver une nouvelle fois les mains, et s'employa à poser les linges puis à panser la poitrine de la dame avec l'aide de l'infirmière.

Restaient les jambes à soigner, elle se remit donc à l'ouvrage, serrant la mâchoire. Ne pas craquer...

Dans un accès de rage elle aurait voulut tous les frapper bien qu'ils n'aient rien fait. Mais ils ne pouvaient pas comprendre ! C'était SA mère. Les paroles douces et réconfortantes elle n'y croyais pas. Tout ce qu'elle voulait c'est qu'on la soigne et vite ! Mais les adultes ne comprenaient rien a rien et pensaient que le simple fait de dire "ca vaaa aller" la calmerait. Mais non elle ne décolererait pas !

Une homme s'approcha d'abords les yeux embués elle ne le reconnut pas puis se souvint de belrupt. En effet elle l'avait déja rencontré. Dans d'autre circonstances elle aurait sourit, aurait chercher a avoir des nouvelles mais ses yeux continuait de couler.

-oui je me.. me.. sou.. souvient de vous je je crois.Je..Je..veux que...que..on arrete ceux qui ont fait ca et...et...qu'on les brule eux aussi....!!

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