Soins pour la diaconesse

[Dans la salle de soins]

Avant que sa patiente n'ait pu répondre, un appel le fit à sa place. Melian quitta donc Soeur Caerellyn momentanément.

Je vous la ramène et je reviens.

Elle lui sourit, et s'en alla hors de la salle.




[Dans le couloir]

Elle trouva la jeune fille, et bien du monde qui attendait.

Elle commença donc par se présenter.

Adishatz, je suis Melian de Ventoux, médicastre icelieu, chargée des soins à Soeur Caerellyn.

Je viens de terminer de panser ses plaies. Elle est dans un état très grave, mais elle est consciente et ne pourra recevoir chacun de vous que quelques minutes, l'un après l'autre.

Elle regarda alors la Damoiselle.

Damoiselle Morganenn c'est cela ? Si vous voulez bien me suivre, je vais vous conduire à elle.

[Dans le couloir]

Un des valets des hospices du Castel de Pau le pris sous son aile afin de le mener dans le grand couloir des chambrées de soins d'où s'échappaient quelques cris de ci et de là, signe de douleurs bien communes...
Le Comte le remercia chaleureusement en lui glissant quelques écus dans le creux de la main, puis se dirigea vers un des bancs d'attente où était déjà assit un homme au visage soucieux. Cependant Antoine arrêta tout net son geste lorsque son regard croisa celui de Morgane

" Non di dju, ma fillote! "

Vocabulaire peu châtié me direz-vous pour un noble, mais la roture était de son passé et en l'absence de présence héraldique au diable les convenances!
Le SE la serra fortement dans ses bras avant de déposer deux gros baisers sur chacune de ses joues

" Quelle joie de te voir après tout ce temps ma chère Morgane, même si j'aurais préféré que ce fusse en de meilleurs circonstances! "

L'homme se mordilla quelque peu les lèvres avant de lui tendre une bouteille d'Armagnac, présent promis lors de leur échange de courrier, ainsi qu'une boîte en bois massif contenant diverses araignées du Rouergue qu'elle pourrait cuisiner à sa guise afin de les caraméliser.
Il n'eut cependant point le temps de s'étendre en paroles car la personne en charge des soins de la Vicomtesse venait de pointer son nez hors de la chambre afin de donner quelques nouvelles de son amie.

'plaies', 'état très grave', ces mots résonnaient au sein de sa tête tandis que Morgane était conviée à pénétrer dans la chambre afin de voir Cae...

L'attente bien que courte lui parut une être une éternité. Dans quel état allait elle la retrouver ? Pourra t-elle la prendre dans ses bras sans crandre de lui faire du mal ? Pourra t-elle manger les caramels apportés spécialement ? Lorsque une voix de ténor vibra dans tous les couloirs du chateau,

-Paarrrraaaiiiiiiiin !!!!!!!!!!

Enfin il avait pu venir ! Elle accourut aussitôt pour l'embrasser sur les joues.

-Comme je suis contente que tu sois venu ! Et en plus t'a ramener la bouteille ! ouaaah trop génial !

C'est a ce moment que mélian l'appela, elle l'avait déja croiser plusieurs fois notament dans les eglises du comté si ses souvenirs étaient exacts. Il lui semblait qu'on pouvait lui faire confiance alors elle positivait de plus en plus.

-je vais aller voir m'man. Tu passeras après d'accord ? mais chhhht j'voulais faire la surprise a m'man mais ta voix elle est tellement reconnaissable ! t'attends là mmm ?

Puis elle suivit la médicastre jusque dans la salle de soins. Elle lacha ce qu'elle avait dans les mains et accouru vers sa mere. Elle lui prit les mains.

-oooh m'man ! dis moi que tu vas guérir ! t'es forte tu sais ! tu m'as fais peur !

Elle suivit des yeux son ange personnel, non sans frémir de douleur, car cet endroit de visage était celui qui était bien trop gravement brulé.

Par pitié Mon Dieu, donnez-moi la force de sourire à ma fille, par pitié Mon Dieu donnez-moi la force de lui donner du courage, de ne rien montrer de mes souffrances, pitié Mon Dieu ....

" Non di dju, ma fillote! "

Dieu ne l'entendait plus, elle délirait encore, elle entendait celui qu'elle savait ne plus jamais entendre.

Ses doigts se crispèrent sur le drap.

Vous, le Très Haut, je vais finir par vous haïr ! Mais que vous ai-je donc fait ? je vous ai servi et depuis de longs mois, sans jamais faillir...Pourquoi, mais pourquoi vous acharner contre moi ? Par honnêteté, je suis même allé jusqu'à lui rendre sa parole, je pensais que Vous apprécieriez ma conduite, j'ai pensé d'abord à Vous ......

Elle tenta de se lever et hurla :

Il suffit ! peu me chaut de cette vie, laissez moi donc mourir. MORGAAAAAAAAAAANEEEEEEEEEEE ......

Et sa fille lui apparut.

Elle se laissa tomber sur le lit et tendit les bras.

Mon ange, mon écureuil; ma puce, ma malicieuse adorée, enfin .....

Les larmes baignaient son visage, le sel la faisait atrocement souffrir et pourtant elle n'avait jamais été autant aussi heureuse

N'aies pas peur ma fille chérie, je vais guérir car la puissance de mon amour pour toi va faire ce miracle. Mon visage, tout mon corps a changé, mon cœur est le même et il t'aimera où que je soies.
D'une toute petite voix elle supplia : Oseras-tu m'embrasser ?

[Dans le couloir]

" Parole donnée, parole tenue! "

Dit-il non sans afficher un grand sourire sur son visage, accompagné d'un clin d'oeil malicieux

" On verra suivant les recommandations du médecin et surtout si elle le désire, mais vas- vite toi! Rejoins Cae et offre-lui toute ton énergie et ainsi que ton rayonnement de vitalité afin qu'elle soit vite sur pieds... "

Joignant la parole à quelques gestes, Antoine lui fit signe de filer dans la chambre avant de s'en aller s'asseoir sur un des bancs réservés à l'attente. Là le Comte joignit ses mains et commença à prier le Très Haut afin qu'il l'accompagne sur les chemins de la guérison, elle que la vie n'avait nullement épargné à travers des tas d'épreuves toutes plus lourdes et dures les unes que les autres.
Pour sûr ses épaules étaient solides mais tout de même, malgré un moral d'acier il n'en demeure pas moins que toute montagne s'effrite au fil du temps.

Pleine de joie de la revoir enfin elle ne se fit pas prier deux fois pour l'embrasser vivement sur le front et la prendre dans ses bras tout en veillant à ne pas lui faire de mal. Lavoir dans cet état lui causait beaucoup de peine et intérieurement elle se jurra d'attraper ces vauriens et de leur faire payer leur crime.

-Oh comme je suis heureuse que tu aille mieux ! j'ai tellement hâte que tu reviennes ! Tu sais a ton retour à la maison j'aimerai qu'on fasse de longue ballades à cheval mais aussi qu'on achète un rapace ! C'est bien plus beau que les pigeon, ça tombe bien on nous apprends à nous en occupper à Saint-Louis.

J'ai tant de choses à te raconter ! sais-tu que nahysse la fille d'icie à rejoint les DO ? Le monde est petit !

Il y a aussi autre chose que je voulais te dire ! Je vais m'inscrire à belrupt pour prendre des cours de hérauderie en plus c'est linoa le proffesseur, tien elle ne devait pas se marier d'ailleurs ?

Ce soir je t'enverrai une lettre j'ai quelquechose à te dire de plus grave que j'espère que tu comprendras, c'est pas facil tu sais..

Puis elle se pencha vers sa mère le sourire et le regard plein de malice et lui chuchota :


-Je t'ai ramené une surprise tout droit venu du rouergue, c'était pas gagné d'avance mais la surprise est là j'espère que tu apprecieras ! Mais bon t'as du l'entendre

Elle se mit à rire

-J'espère que je te noie pas sous mes paroles ! j'avais une question aussi au fait, c'est qui le blond qui a planté sa tente devant la salle de soin ?

[dans un coin de la salle de soins]

Une fois la jeune femme menée à sa mère, Melian prit quelque distance pour leur laisser l'intimité dont elles avaient besoin.

C'est le moment que choisit une infirmière pour lui porter la missive qui venait d'arriver pour elle. Elle la décacheta et découvrit un message du Duc d'Alençon qu'il souhaitait voir lu à Soeur Caerellyn.

Ainsi en serait-il fait dès que possible.

Mais ne voulant interrompre les retrouvailles entre la mère et l'enfant, elle fit chercher un nécessaire d'écriture et s'installa dans un coin discret pour lui répondre.